Le secretaire général du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, a procédé, hier à Alger, à l'installation de quatre commissions pour réfléchir sur la révision de la constitution, les lois sur les élections, les partis, les associations et l'information, annoncée par le président de la République dans son discours à la nation du 15 avril. Ces commissions sont composées de cadres du parti, de professeurs et de spécialistes dans la jurisprudence constitutionnelle, de députés et de présidents des commissions parlementaires des deux chambres. M. Belkhadem a déclaré lors de la cérémonie d'installation qu'«il est demandé à ces commissions non pas de rédiger des dispositions mais de mettre en forme des concepts conformes aux orientations du FLN et à sa vision quant au système de gouvernance, de la relation entre les pouvoirs et les prérogatives et l'autorité de contrôle ainsi que le maintien de la souveraineté populaire à travers les élus et la décentralisation». Pour le secrétaire général du parti, le FLN «a des responsabilités au regard de son ancrage dans les milieux populaires et de sa majorité au Parlement et dans les assemblées élues», d'où son devoir d'«enrichir» les textes cités . Il a affirmé que les résultats de ces commissions «doivent être connus dans un délai n'excédant pas le 12 mai prochain afin de les soumettre aux membres du comité central qui se réunira prochainement pour débattre de ces sujets». Selon lui, l'amendement de la Constitution et l'arsenal de lois citées dans cette conjoncture sont une «opportunité historique» pour le parti pour «la consécration de la phase d'ancrage de l'exercice démocratique». Mis à part les quatre groupes cités, le secrétaire général du FLN a mentionné un groupe supplémentaire «géopolitique» qui sera chargé de la préparation d'une conférence sur «la géopolitique et le monde arabe» le 14 mai en présence de 200 participants. M. Belkhadem a, d'autre part, évoqué la révision de la loi sur l'information, précisant qu'elle doit «permettre la liberté d'expression et d'opinion et doit être accompagnée d'un code de déontologie rédigé par les professionnels qui distingue entre l'information, la diffamation et l'offense». «La loi sur l'information seule ne suffit pas», a-t-il indiqué, tout en appelant à la mise en place «d'une loi sur la publicité et une autre sur les sondages d'opinion». S'agissant de l'ouverture du champ audiovisuel, M. Belkhadem a réaffirmé que «ce dernier interviendra tôt ou tard», démentant avoir déclaré que le «peuple est immature». Le secrétaire général du parti a déclaré qu'au vu des expériences des autres, «nous devons veiller à mettre en place des normes qui éviteront à ces chaînes (satellitaires) d'être en contradiction avec nos valeurs morales, nos orientations et notre conception civilisationnelle». Au sujet de la loi sur les associations, Belkhadem a appelé à «sa révision» de manière à répondre aux attentes de la société et à assurer la protection de ses droits. Concernant la loi électorale, il a indiqué que «le mode de scrutin proportionnel tel que pratiqué dans les communes n'a donné aucun résultat», d'où «la nécessité de procéder à la révision de ce mode qui garantirait une représentation plus large des citoyens et permettrait au parti d'assumer ses responsabilités en matière de gestion». A propos de la révision de la loi sur les partis, il a dit que «la consultation populaire doit être la pièce maîtresse de cette loi (taux de représentativité) ajoutant que les «partis doivent être porteurs de programmes».