Photo : Archives Par Faouzia Ababsa Abdelaziz Belkhadem n'aura pas eu le temps de présenter la déclaration de politique générale devant successivement l'APN et le Sénat, conformément à l'article 84 de la Constitution. Il vient d'être nommé ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République. Il est remplacé par Ahmed Ouyahia, contre lequel le secrétaire général du FLN et les députés de ce parti ont mené la fronde en mai 2006, à la veille de la présentation (également) de la présentation de politique générale. C'était pendant la cinquième législature. Maintenant qu'il est revenu à la chefferie du gouvernement, le secrétaire général du RND, qui a représenté à plusieurs reprises le président de la République ces dernières semaines, dans des manifestations internationales, devra de nouveau faire face à ses partenaires de l'Alliance présidentielle, mais avec une nouvelle configuration puisque l'APN a entamé depuis maintenant une année la sixième législature. Pour sa part, libéré de ses engagements, Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, pourra se consacrer entièrement à la restructuration de son parti traversé depuis 2003 par une crise qui, en dépit de la tenue du congrès d'étape et du huitième congrès, n'a pas été aplanie. Loin s'en faut. On se souvient que des conflits ont éclaté ici et là entre les cadres et les militants jusqu'à en venir aux mains. Une crise qui n'est pas encore maîtrisée, Abdelaziz Belkhadem n'arrivant pas, compte tenu de ses charges de travail et de son agenda, à s'occuper du parti et à resserrer ses rangs. Et, apparemment, ses camarades du secrétariat exécutif, lui-même composé des «redresseurs» et «les pro-Benflis» sont incapables de contenir le mécontentement, chacun tirant la couverture à lui. Aussi, pour un parti qui s'était attelé, lorsque Abdelaziz Belkhadem n'était pas chef du gouvernement, à l'élaboration d'un projet de révision constitutionnelle (remise au président de la République), à constituer des commissions autour de la révision d'une batterie de lois (code de l'information, publicité, loi électorale avec régime de liste, etc.) et revendiquer un troisième mandat pour Abdelaziz Bouteflika, les faux pas ne sont pas admis. Les échéances sont proches puisque, selon M. Ziari, qui s'exprimait la semaine dernière sur nos colonnes, la révision constitutionnelle est imminente et il ne reste pas beaucoup de temps pour l'entame de la campagne pour la présidentielle de 2009. Dès lors, mettre de l'ordre dans la maison FLN demeure la priorité pour le secrétaire général de l'un des plus vieux partis du pays. Et ce, à tous les niveaux. Car il s'agit de réinstaurer la cohésion et l'unité de la ligne pour pouvoir battre campagne pour 2009 et peut-être, si le président de la République le décide, pour la révision de la Constitution par référendum. C'est dire que Abdelaziz Belkhadem a du pain sur la planche.