Inaugurée en septembre 2009, une stèle dédiée à la mémoire du célèbre chanteur kabyle engagé, Lounèes Matoub, dans la commune de Tizi N'Tleta, relevant de la daïra des Ouadhias, 35 km au sud du chef-lieu de Tizi Ouzou, a été partiellement saccagée durant la nuit de jeudi dernier par des inconnus, selon une source locale. A la grande surprise des habitants de la localité, vendredi matin, plusieurs ont dénoncé «un acte ignoble et une volonté de s'attaquer aux symboles de la région», ajoute notre source. Dans une déclaration diffusée par l'association Tagmat de Lyon qui dénonce avec la plus grande vigueur cet acte de sabotage, Dalil Makloufi, en sa qualité de président de l'association, écrit : «Nous venons de prendre connaissance du saccage d'une facette de la stèle de Matoub Lounes… par les ennemis de la démocratie qui ont spolié le visage de Lounes et arraché la main de la statue.» Rappelons que la stèle a été réalisée par la même association, en 2009, dans le cadre d'un projet de réhabilitation des stèles en Kabylie, et ce, en collaboration avec les amis de la fondation Matoub de Tizi N'Tleta et le comité de village, mais financé par le regretté Ali Zamoum, un des chefs historiques de la Wilaya III, qui s'était engagé de son vivant à ce que cette stèle soit érigée en hommage à Matoub. C'est ainsi que le défunt Zamoum s'était recueilli devant cette stèle lors de son inauguration, en présence de sa veuve, na Ouiza, et la mère de Lounès, Na Aldjia. Tout en lançant un appel aux citoyens, comités de village et associations pour la mise en place de comités de vigilance afin de défendre la crédibilité de leurs villages, Dalil Makloufi estime qu'il est «impératif de mettre fin à ces agissements et ces comportements». Par ailleurs, le même rédacteur informe à l'occasion que l'association qu'il préside inaugurera dans quelques jours une stèle en hommage à Bessaoud Mohand Arav, fondateur de l'académie berbère, ainsi qu'au rebelle, dans le village natal de l'auteur de Heureux les martyrs qui n'ont rien vu.