La marche silencieuse décidée par la CNCD Oran en hommage au défunt Ahmed Kerroumi a été empêchée, hier à Oran, par la police. Les organisateurs qui avaient annoncé leur volonté de maintenir cette action malgré son interdiction par les services de la wilaya ont été contraints par le dispositif de sécurité déployé aux abords de la place Kahina à opter pour un rassemblement sur les marches du parvis de la bibliothèque municipale d'Oran (ex-cathédrale). Les animateurs de la CNCD et plusieurs citoyens sympathisants de la coordination s'étaient rassemblés en brandissant des portraits du défunt Kerroumi sur le lieu de départ de la marche qui devait rallier la place du 1er Novembre, ex-place d'Armes. Les policiers, présents en force, ont usé pour cette fois de tact, ce qui leur a permis de contenir le groupe sans procéder à des interpellations. Le rassemblement silencieux s'est poursuivi dans le calme sous le regard des passants. A la fin de cette manifestation, les organisateurs ont proposé de baptiser la bibliothèque au nom du défunt Ahmed Kerroumi, «un homme, un enseignant qui a formé des générations d'algériens et un militant infatigable aussi bien pour les luttes syndicales que celles des droits de l'Homme», a indiqué un militant de la CNCD. Les organisateurs ont encore une fois déploré l'attitude des pouvoirs publics «qui continuent d'interdire des manifestations pacifiques alors que l'état d'urgence a été levé. C'est en totale contradiction avec le respect des droits citoyens pourtant garantis par la constitution», affirme un animateurs de la CNCD Oran, qui souligne : «Nous n'allons pas faillir et nous n'allons pas baisser les bras, nous continuerons inlassablement à réclamer la vérité sur la mort de Ahmed Kerroumi et à revendiquer le changement».