La Coordination nationale autonome des étudiants (CNAE) appelle «les universitaires à participer en masse à la marche prévue aujourd'hui». Dans une déclaration parvenue à notre rédaction, la CNAE dit «être déterminée à faire aboutir ses revendications et ce, à travers la marche qui se déroulera de la Grande Poste vers le Palais du gouvernement à partir de 11h». La CNAE estime que «l'université algérienne, avec tout ce qu'elle doit être et tout ce qu'elle devait promettre, abandonnée par l'Etat, sans prise en charge effective, s'est vue depuis ses débuts traversée par une multitude de réformettes engageant un échec programmé et une fin en nœud tiré de tous sens. Une fin combinée à une irresponsabilité démesurée, faisant de ce lieu de savoir – qui a perdu sa noble vocation – un simple souk». la CNAE dénonce également «les mauvaises conditions d'hébergement, la mauvaise gestion et l'absence d'une réelle volonté de former l'étudiant, conjuguées au désengagement de l'Etat. Ce qui constitue le fardeau que porte quotidiennement l'étudiant algérien». La CNAE déplore que «des décrets soient promulgués sans concertation par la tutelle qui dévalorise les diplômes et répond aux revendications des étudiants». Pour les délégués de la CNAE, la dernière marche du 12 avril «restera une date phare dans l'histoire des luttes estudiantines en Algérie». Sur le réseau social de la CNAE, des délégués affirment que le décret 10-315 du 13 septembre 2010 n'a pas été réellement abrogé et que le décret du 29 septembre n'est pas appliqué actuellement. Et pour cause, selon le code civil, dans le chapitre des effets et de l'application des lois, «la loi ne dispose que pour l'avenir. Elle n'a pas d'effet rétroactif. La loi ne peut être abrogée que par une loi postérieure édictant expressément son abrogation. Toutefois, l'abrogation peut aussi être implicite lorsque la nouvelle loi contient une disposition incompatible avec celle de la loi antérieure ou réglemente une matière précédemment régie par cette dernière». Pour la CNAE, il faudrait un nouveau texte pour abroger le décret 10-315 de manière définitive.