Les étudiants algériens ne décolèrent pas. Outrée par la non-satisfaction de leurs revendications par le ministère de tutelle et par le “mépris” du chef de l'Etat qui a ignoré, dans son discours du 15 avril, la crise de l'université, la Coordination nationale autonome des étudiants (Cnae) compte à nouveau investir la rue pour faire entendre sa voix. “Tout en dénonçant le mépris du chef de l'Etat vis-à-vis des étudiants, lors de son discours, qui a fait abstraction de la crise que traverse l'université, pourtant tenu un 16 avril (Journée nationale du savoir), la Cnae, plus que jamais, déterminée à faire aboutir ses revendications, appelle les étudiants algériens à une large participation à la marche pacifique qui aura lieu le 2 mai 2011, à 11h, de la Grande-Poste vers le Palais du gouvernement”, lit-on dans une déclaration rendue publique hier. “Face à une université malade, s'oppose une tutelle dans la léthargie qui promulgue des décrets sans concertation, dévalorise les diplômes et répond aux revendications des étudiants par le mutisme ou la tergiversation”, dénonce la Cnae. Pour les étudiants, l'université, haut-lieu du savoir, a “perdu sa noble vocation” en devenant un “simple souk”. Aux yeux de la Cnae, l'université algérienne souffre d'innombrables maux : absence d'une réelle volonté de former l'étudiant, mauvaise gestion, désengagement de l'Etat, conditions de vie misérables dans les cités et campus, insécurité, etc. Rappelons que les étudiants ont réussi à organiser, le 12 avril, une manifestation grandiose à Alger, malgré la répression policière. Capitalisant cette victoire, la Cnae soutient que “le 12 avril restera comme une date phare dans l'histoire des luttes estudiantines en Algérie”. “La réussite de cette manifestation exceptionnelle tient au fait que malgré les manipulations, les manœuvres, la désinformation et la répression, l'université algérienne n'a pas renoncé à jouer son rôle d'avant-garde”, explique-t-elle.