Les autorités maliennes ont constaté la présence sur leur territoire «d'armes lourdes volées» en Libye lors du soulèvement dans ce pays, a révélé le ministre malien des Affaires étrangères, Soumeylou Boubeye Maïga, dans un entretien hier au journal Le Monde. «Les événements de Libye accroissent le potentiel de violence dans la région : nous avons enregistré sur notre territoire un afflux d'armes lourdes volées dans les arsenaux libyens», a affirmé le chef de la diplomatie malienne. «C'est une menace de plus, non seulement pour les étrangers, mais pour l'Etat malien lui-même», a ajouté Maïga, interrogé sur l'influence de cette crise sur Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui opère dans le Sahel, notamment au Niger et en Algérie, pays frontaliers de la Libye et du Mali. Cette crise «a fait prendre conscience aux pays de la région de la nécessité d'une mobilisation plus forte et plus durable, afin d'assurer la sécurité et la présence de l'Etat auprès des populations visées par Aqmi», analyse le chef de la diplomatie malienne.