Le mouvement algérien pour la dignité du journaliste a marqué la journée internationale de la liberté d'expression qui coïncide avec le 3 mai en organisant un sit-in devant la place de la Liberté d'expression à Alger. Cette journée a été une occasion pour les journalistes algériens, venus nombreux à la manifestation pour faire le constat et aller de l'avant pour une presse libre et indépendante. Mais surtout pour la recherche de la dignité du journaliste mise à mal par le code pénal suspendu sur la tête des professionnels de la presse comme une épée de Damoclès. Une occasion aussi pour discuter de la situation socioprofessionnelle des journalistes algériens qui se dégrade de jour en jour. Aucun officiel n'a été présent aux côtés des journalistes, mis à part le déplacement du ministre de la communication, Nacer Mehal qui s'est rendu très tôt sur la place pour déposer une gerbe de fleurs à la mémoire des journalistes tombés au champ d'honneur durant la période noire qu'a traversée notre pays. Une période où les professionnels de la presse ont payé un lourd tribut. Une centaine de journalistes représentant les quatre secteurs de l'information, presse écrite, radio, télévision et presse électronique était présente. Les représentant du mouvement pour la dignité du journaliste ont pris la parole pour rappeler les sacrifices, les missions et les problèmes de la corporation, et ce, depuis plusieurs années déjà. Un hommage a été rendu par l'ensemble des journalistes présents à leurs défunts ainés tout en insistant sur la nécessité de continuer sur le chemin déjà tracé par ces derniers. «C'est la meilleure manière de leur rendre hommage et de faire parler d'eux», a commenté un confrère. Les journalistes sont conscients des mesures prises par les plus hautes autorités du pays, et cette décision est perçue comme un pas en avant par les journalistes qui sont une élite non négligeable qui participe à l'édification du pays. «Nous sommes un maillon très fort de la chaîne sociale, et nous devons retrouver notre place à commencer par l'assainissement de la profession et de son nettoyage», a souligné un autre journaliste. Pour ce faire, le mouvement a annoncé la mise en place de six ateliers de travail dans les jours à venir afin d'élaborer les textes réglementaires et les recommandations qui seront soumises aux autorités concernées, à savoir la présidence de la République, le premier ministère et le ministère de la Communication. Le mouvement pour la dignité du journaliste refuse, toutefois, toute décision des autorités visant le report ou le retard dans le traitement des revendications des journalistes. Les journalistes présents à la place de la liberté d'expression suivront de près les avancées de cette initiative et mettront toute la force et l'énergie nécessaires pour que ce projet soit enfin mis œuvre.