Les travailleurs de la mine de l'Ouenza, qui sont en grève depuis le 13 avril, continuent d'observer leur mouvement malgré une décision de justice leur ordonnant de reprendre le travail. Les mineurs ont même durci leur position en se mettant, pour une vingtaine d'entre eux, en grève de la faim depuis qu'ils ont été déboutés par le tribunal de Tébessa le 30 avril dernier. Des sources syndicales ont révélé, hier, que trois grévistes de la faim ont dû être hospitalisés au niveau du Chu Ibn Rochd de Annaba et de l'hôpital régional de Tébessa au vu de la dégradation de leur état de santé. La situation de quasi-paralysie qui a affecté les sites d'extraction de minerai de fer de l'Ouenza s'est répercutée comme on pouvait le prévoir sur la vie économique de la localité, la société minière étant la seule et unique ressource de la région avec ceux de Boukhadra, autre site dépendant de l'entreprise ArcelorMittal. Nous apprenons, par ailleurs, que l'interruption des expéditions de matières premières depuis l'Ouenza a également affecté le complexe sidérurgique d'El Hadjar où l'on commence à s'inquiéter pour le process de fabrication. Selon la direction d'ArcelorMittal Annaba, les stocks de minerai auraient dramatiquement diminué et le risque de pénurie avec des conséquences préjudiciables pour la partie haut fourneau, notamment, serait imminent. Lors de sa rencontre avec la presse, il y a moins d'une semaine, le directeur général d'ArcelorMittal Annaba avait évoqué ce mouvement de grève et avait déclaré qu'il ne comprenait pas les raisons de l'arrêt de travail déclenché par les mineurs, surtout qu'il est intervenu à un moment où la direction générale et les représentants des travailleurs négociaient une nouvelle grille des salaires et des indemnités. Les membres du syndicat des mineurs estiment de leur côté avoir été piégés par les responsables de la société minière étrangère qui donne, de plus en plus, l'impression de se préparer à plier bagage avant même la date butoir d'août 2011 de clôture du contrat décennal la liant au holding algérien Ferphos.