Cela fait quatre ans, jour pour jour, que Nicolas Sarkozy est locataire du palais de l'Elysée. Les français sont-ils satisfaits de son bilan ? 75% se disent déçus par l'action du Président. Ils n'ont retenu en tête que la réforme des retraites bien que le slogan «travailler plus pour gagner plus» n'ait pas réduit les inégalités sociales. Les riches sont encore plus riches sous leurs parapluies dorés et les pauvres sont encore plus pauvres devant le géant cassoulet façon Sarkozy. Pas bon d'être ingrat, l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine a évité à la Ve République française l'austérité que certains pays européens subissent de plein fouet. A défaut de se servir à la louche, Nicolas Sarkozy a sorti les cuillères que ses concitoyens ont crues en argent à l'annonce de sa victoire. Ne rentre pas au Fouquet's qui le désire, à moins d'avoir 50 ans, Rolex autour du poignet et être ami intime des Bolloré. Face au protectionnisme bleu marine de la fille Le Pen et devant des socialistes qui espèrent repartir du bon pied… sur la pédale de la Porsche du couple Strauss-Kahn, Nicolas Sarkozy a-t-il encore une chance de remonter la pente ? Notamment grâce à sa politique étrangère, inspirée de l'interventionnisme dans sa version kouchnérienne et conduite par le «sauveur» Alain Juppé qui a fait oublier, le temps de «la grande vadrouille» libyenne, les échappées belles de MAM ? Une majorité de Français s'étaient prononcés en faveur d'une intervention aérienne en Libye et le chef des armées n'a pu qu'être fier de cette reconnaissance populaire. Sauver le peuple libyen, c'est aussi sauver les intérêts de Paris dans la Jamahiriya libyenne, beaucoup regrettent en catimini le fait que la France de Chirac ait refusée de marcher sur Baghdad. Celle de Sarkozy n'aurait-elle pas à perdre davantage si l'enlisement venait à se confirmer ? Alain Juppé ne veut même pas y penser, moins encore le laisser entendre devant la presse. Si la Licorne a volé dans le ciel d'Abidjan, c'est qu'elle peut recommencer dans celui de Tripoli. Nicolas Sarkozy ne peut se retirer sur la pointe de la godasse, le prestige de la diplomatie (militarisée ?) de la France est en jeu. Non seulement il doit être préservé sur l'ensemble des fronts où la Ve République intervient actuellement, mais il doit atteindre le seuil de l'invulnérabilité. Bien que ses troupes soient parties en campagne pour défendre son bilan, le Président Sarkozy rêverait-il d'un événement planétaire, telle que la fin polémique de Ben Laden, pour voir sa cote de popularité se redresser pareillement à celle du Président Obama malgré la progression historique du taux de chômage aux USA ? La capture du boulanger d'Abidjan ayant été voilée par les tempêtes dans le monde arabe, il faudrait au locataire de l'Elysée un coup de maître qui balaierait tout sur son passage. Tous les grands «G» n'ayant pas fait que le Président Sarkozy redécolle dans les sondages, moins encore le fantôme de l'insécurité et le débat biaisé sur la fameuse identité nationale, trouvera-t-il son salut dans la reconnaissance de l'Etat de Palestine à la prochaine session annuelle des Nations unies ? Avant d'en arriver là, le père de l'inanimée UPM promet de tout mettre en œuvre pour la relance du processus de paix au Proche-Orient. Car l'ami intime d'Israël est persuadé que la poursuite de la colonisation israélienne n'empêchait pas la reprise des négociations de paix. Jusqu'à ce qu'il ne reste plus que des portions exiguës de ces territoires occupés que les Palestiniens voudraient récupérer sur le tracé d'avant la guerre de 67 ? Si la relance des pourparlers de paix, que Nicolas Sarkozy veut organiser avant l'été en cours, s'avère un flop à l'image de la tentative US, la France saura prendre ses responsabilités. Sauf qu'une reconnaissance unilatérale de l'Etat palestinien ne signifierait pas nécessairement une reconduite automatique à la tête de la présidence française. Tout est dit ou presque.