Le tribunal criminel près la cour de Boumerdès a prononcé jeudi une peine de trois ans de prison ferme assortie d'une amende de 300 millions de centimes à l'encontre de trois personnes accusées d'incendie volontaire. Le verdict a été jugé très sévère par la famille et les proches des inculpés. Quatre autres personnes citées dans la même affaire ont été innocentées. Cette affaire remonte au mois de novembre 2009. Les inculpés ont été accusés d'avoir incendié le domicile familial du dénommé B. Hassak, sis au village Labid, dans la commune des Issers, à l'est de Boumerdès. L'incendie est intervenu après la mort du jeune A. Abderrahmane, décédé des suites des coups de poignard qui lui ont été assénés par trois frères habitant le domicile incendié. Peu de temps après sa mort, plusieurs personnes habitant le même village et proches de la famille de la victime se sont dirigées vers la maison des auteurs du crime et l'ont incendiée. L'enquête enclenchée par les services de la police judiciaire a permis l'arrestation du dénommé O. Rabah. Après son interrogatoire, ce dernier a cité plusieurs autres personnes qui auraient participé à l'incendie. Hier, tous les accusés ont nié en bloc les griefs retenus contre eux. Certains d'entre eux, y compris ceux qui ont été condamnés, avaient affirmé qu'ils n'avaient aucune relation avec cette affaire qui a mis en haleine la population de la région. Même le propriétaire du domicile a précisé lors des audiences qu'il ignore ceux ou celui qui a incendié sa maison. Les avocats de la défense ont insisté lors de leurs plaidoiries sur l'absence de preuves matérielles justifiant la culpabilité de leurs clients, dont la plupart auraient des liens de parenté avec la victime, B. Abderrahmane. Les avocats ont mis en exergue également les incohérences et les zones d'ombre qui entourent ce dossier, et déplorent les contradictions constatées dans les témoignages livrés par l'un des témoins qui n'était autre que le frère du principal accusé. D'ailleurs ce dernier a fini par être innocenté par le tribunal. Il faut dire que cette affaire a été reportée à deux reprises pour absence du témoin A. Ben Fouzari dont le témoignage a été jugé important par le juge. Mais l'affaire a été examinée avant-hier sans sa présence et ce, pour des raisons que nous ignorons. Mais le verdict prononcé par le tribunal tard dans la soirée n'a pas été du goût des proches des personnes condamnées.