La wilaya de Tizi Ouzou compte un nombre incalculable d'associations censées intervenir dans différents domaines, mais le tissu associatif est complètement démembré. La Direction de l'environnement de la wilaya, à elle seule, compte une trentaine d'associations dont la raison d'être est de s'occuper de l'environnement et de l'écologie en général. La ville de Tizi Ouzou, pour illustration, compte huit associations, le reste est éparpillé à travers différentes localités de la wilaya. Cependant, tout porte à croire que ces associations dont la quasi-totalité n'ont de tel que le nom, ne font même pas pression sur les pouvoirs publics et les autorités locales afin d'améliorer le cadre de vie dans la ville des Genêts qui est considérée, sans exagération aucune, comme l'une des villes les plus sales du territoire national. En effet à Tizi Ouzou, l'insalubrité a atteint des pics jamais égalés à telle enseigne que c'est la santé publique qui est en danger. La grève des communaux a aggravé une situation déjà des plus insoutenables. Même topo dans d'autres localités où l'insalubrité est devenue une constante. Le cas de la berge du barrage de Taksebt est des plus édifiants. Pourtant, les associations encore en activité, comme l'association écologique de l'université Mouloud Mammeri, n'ont lancé que quelques campagnes sporadiques et timides de volontariat pour redresser un tant soit peu la situation à proximité de ce barrage. Le salut viendrait, peut-être, pour peu que le projet ne soit pas affecté par l'insalubrité après sa réalisation, de l'aménagement de deux sites au tour du barrage. L'avis d'appel d'offres a été lancé il y a quelques jours par la Direction du tourisme et de l'artisanat de la wilaya de Tizi Ouzou. Ces deux lots seront réalisés sur des portions de territoires relevant des deux communes de Beni Aïssi et Beni Douala. Ailleurs, la situation n'est pas moins bonne. Le visage hideux qu'offre les routes renseigne sur l'état de l'environnement qui a pris un sacré coup. Outre la multiplication des décharges sauvages aux abords des routes et des massifs forestiers, il existe un autre phénomène qui rend encore plus hideux le tableau. Des millions de cannettes de bière et autres bouteilles sont jetées sur les routes. Ce phénomène est «propre» aux quatre coins de la wilaya. A titre d'exemple, le voyageur qui va de Tizi Ouzou à la ville côtière de Tigzirt, en passant soit par Makouda ou par Ouaguenoun et Boudjima, ne peut être que sidéré devant le «spectacle» que lui offre la route. Au manque de civisme dûment constaté, il faut ajouter l'inertie des associations écologiques et de protection de l'environnement. Il est temps que ces dernières sortent de leur léthargie.