Dans une énième action visant à faire entendre leur cri de détresse, les travailleurs contractuels de la commune de Tizi Ouzou, en grève illimitée depuis un mois, ont tenté hier de pénétrer dans l'enceinte du siège de la wilaya. Après avoir improvisé un sit-in, ils étaient plus d'une centaine à vouloir forcer le portail principal de l'hémicycle Aissat Idir, mais les forces de l'ordre sont intervenues et ont empêché les travailleurs d'arriver à leurs fins. Ces derniers, selon le mot d'ordre qui circulait entre eux, ont voulu perturber la session ordinaire de l'Assemblée populaire de wilaya qui s'est tenue hier. D'ailleurs, celle-ci qui était prévue à 10 h a finalement entamé ses travaux consacrés aux secteurs du tourisme et du commerce avec une heure de retard. En effet, l'initiative des protestataires consistait à attirer l'attention des élus de l'APW, profitant de la présence de la quasi-majorité d'entre eux, sur leur situation «misérable» et sur les «promesses non tenues» des responsables de la commune quant à leur titularisation. Sentant la détermination des grévistes à «faire entendre leur voix», les agents de sécurité, soutenus par les forces de l'ordre déployées sur place, ont bloqué l'accès à la wilaya, y compris aux citoyens durant toute la matinée, de peur que les travailleurs ne s'infiltrent à titre individuel. Suite à cet incident, une délégation des travailleurs a été reçue par le premier magistrat de la wilaya, Abdelkader Bouazghi, apprend-on de sources sûres. Le wali aurait appelé les travailleurs à la raison, en leur demandant de reprendre le travail, tout en promettant l'accélération de la procédure de concrétisation de leurs doléances. Plus de deux semaines sont passées après la signature par l'inspecteur général de la Fonction publique du Plan de gestion de ressources humaines (Pgrh), pour la régularisation de la situation des 271 contractuels de la régie, mais son application semble être renvoyée aux calendes grecques. Par ailleurs, les 271 travailleurs contractuels de l'APC ont procédé avant-hier en fin de soirée à la création de leur propre syndicat autonome. «Il sera le seul habilité à parler en notre nom», estiment-ils.