Les forces de sécurité syriennes ont ouvert le feu sur des manifestants dans la région de Deraa, tuant au moins trois personnes, ont affirmé hier des militants des droits de l'homme. Hier, des tirs d'obus et d'armes automatiques ont été entendus à Homs, a affirmé un militant des droits de l'homme. Au cours des derniers jours, cette région agricole où vivent quelque 100 000 villageois et Bédouins est la cible d'une «opération de ratissage à la recherche d'armes», a précisé Najati Tayara. Deux militaires, dont un officier, ont été tués et cinq autres blessés hier dans des heurts entre l'armée et des groupes terroristes dans la province de Deraa (sud) et à Homs (nord), a annoncé l'agence officielle Sana. À Banias, dans le nord-ouest de la Syrie, l'armée continue de «rechercher des chefs de file des manifestations qui n'ont pas encore été arrêtés», a affirmé Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, joint par téléphone à Londres. Des quelque 450 personnes arrêtées depuis samedi à Banias, 270 ont été relâchées après avoir signé des déclarations pour ne plus manifester, a indiqué le militant. Les personnes relâchées ont raconté avoir été «violemment frappées et insultées», a ajouté M. Rahmane. Par ailleurs, six figures de l'opposition syrienne, dont cinq arrêtés au cours du mouvement de contestation sans précédent contre le régime de Bachar Al Assad, ont été libérées, ont annoncé un avocat et un militant des droits de l'homme. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon a exhorté une fois de plus, hier, les autorités syriennes à mettre fin à la vague d'arrestations de manifestants qui réclament le départ du président syrien. Bachar Al Assad doit «entendre les appels à la réforme et à la liberté de son peuple», a déclaré Ban lors d'une conférence de presse à Genève.