Les douaniers exerçant à la direction générale, au port d'Alger, à l'extérieur d'Alger (Dar El Beïda), Aïn Taya ainsi qu'au sein de toutes les régions d'Alger ont répondufavorablement à l'appel des sections syndicales et des membres de la fédération nationale des travailleurs des douanes (FNTD), selon les syndicalistes protestataires. Un mouvement pour protester contre les augmentations salariales jugées «fallacieuses» et dénoncer les propos «trompeurs de l'administration des douanes». 90% des éléments ont adhéré au mouvement et le service minimum tel qu'exigé par la loi est assuré par les 10% des éléments encore opérationnels, selon les mêmes sources. «Le mouvement de protestation des douaniers fait suite à plusieurs recours émis à l'endroit de l'administration et à la fédération syndicale des douanes», indiquent les secrétaires généraux des sections syndicales d'Alger port et de la direction générale, Boughdia Amar et Ramdani Kamel en présence du SG de l'union locale du centre. Un mouvement déclenché sur site suite à une correspondance adressée au SG de la centrale syndicale dans laquelle les syndicalistes ont dénoncé «les déclarations triomphalistes de la hiérarchie appuyées par le SG de la FNTD», ajoutant que «ces derniers, par le biais de la presse, ont assuré que les augmentations salariales oscillaient entre 73 et 85% avec effet rétroactif. Sur un ton de révolte, MM. Ramdani et M. Boughdia, tout en dénonçant les intimidations et les pressions exercées par l'administration, expriment «leur déception vis-à-vis de la démarche unilatérale adoptée par la fédération syndicale quant au traitement des revendications des douaniers inscrites dans une plate-forme de revendications». «Nous constatons avec beaucoup d'amertume que ces augmentations au profit des agents du corps des douanes varient réellement entre 35 et 40% pour les corps techniques des douanes et 20% pour le corps des assimilés (décret 11/145 du 03 avril 2011 du Journal officiel N°21)», affirment les syndicalistes dans cette correspondance dans laquelle ils dénoncent le non-respect des engagements pris par l'administration en direction de la base». Sur les lieux de la protestation, les syndicalistes ont également dénoncé les pressions et intimidations exercées par l'administration, montrant du doigt le SG du syndicat national et le DRH. «L'administration cherche le pourrissement et veut nous inciter à sortir dans la rue, mais nous ne voulons pas répondre à cette provocation. Suite à des consultations, toutes les sections syndicales ont décidé de la tenue d'une journée de protestation», a indiqué Ramdani qui a précisé que «le mouvement étant organisé sur site, est légitime et au terme de celui-ci, nous tiendrons une réunion d'évaluation afin de décider des actions à entreprendre». Durant cette journée de protestation, les agents des douanes ont remis en cause la gestion de l'administration, soulignant «le mépris qui leur est signifié». Outre les «mensonges de cette dernière sur la question salariale», ils dénoncent le laisser-aller relatif aux moyens logistiques mis à la disposition des agents et officiers opérationnels. «Est-il normal que trois cartes professionnelles délivrées à des douaniers, exerçant de surcroît au sein d'une même direction, soient différentes ?» s'indignent des douaniers qui relèvent que «même les uniformes nous sont refusés». En effet, ces derniers revêtaient des uniformes très mal en point et étaient chaussés pour la plupart de souliers civils. «Les douaniers sont les premiers à être poursuivis en justice pour des délits dont ils ne sont pas coupables et sont les derniers à être considérés lorsqu'il s'agit de rétribution», déclarent les douaniers qui n'ont pas hésité à parler de «hogra». Au vu des tournures et de la gravité des dénonciations des syndicalistes, ils ne semblent pas décolérer. Pire, la plupart sont décidés à entreprendre une grève nationale si les syndicalistes leur donnent le feu vert. Il convient de signaler qu'outre les sections du centre (Alger), celles de Blida, Arzew et de bien d'autres régions auraient adhéré au mouvement de protestation. Par ailleurs, les douaniers du Sud qui ont déjà exprimé leur mécontentement, «envisageraient de déclencher un mouvement de protestation au niveau de la direction générale le 13 du mois en cours. Au vu de la tournure que prennent les choses et à la lecture des propos des uns et des autres, le mouvement de protestation pourrait se transformer en une grève dont le préjudice sera incommensurable pour l'économie nationale.