Afin de relancer la production nationale, les participants à la tripartite du 28 mai étudieront les moyens à mettre en œuvre pour supprimer le Credoc imposé aux importateurs de matières premières. Selon des sources bien informées, la question de la suppression du Credoc figurera parmi les points à l'ordre du jour de cette réunion du 28 mai et à laquelle prendront part le gouvernement, les représentants du patronat et les représentants de la centrale syndicale. Il convient de souligner que cette réunion sera consacrée au développement de l'entreprise. La mesure (Credoc) entrée en vigueur en août 2009 et qui a soulevé de violentes critiques de la part des organisations patronales devra être supprimée à partir de 2012. Les participants étudieront les mécanismes tendant à faciliter les importations de matières premières en permettant aux importateurs d'éluder l'obligation de payer les importations de matières premières par le crédit documentaire uniquement. Ce qui conduit à soutenir que le gouvernement envisage de reconduire l'ancien système de paiement des importations de matières premières. Il est à rappeler que le Credoc a été instauré dans le cadre de la loi des finances complémentaire (LFC) de 2009. Une mesure de paiement unique mais dépréciée par les importateurs de matières premières, lesquels étaient contraints d'en faire usage en dépit des réserves qu'ils ont émises concernant les conséquences pouvant en découler. Le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Réda Hamiani, a multiplié ses demandes au gouvernement afin qu'il allège le dispositif de paiement des importations en relevant le caractère préjudiciable des retombées subies par les entreprises, notamment industrielles. Ce dernier a, dans ce sillage, déploré le manque de discernement du gouvernement en relevant que le gouvernement n'a pas fait de distinction entre les producteurs importateurs de matières premières et les importateurs de produits finis. Comme il l'a souligné sur les ondes de la radio et sur les colonnes des médias, Hamiani confirme que le Credoc n'a pas permis une baisse de la facture des importations qui est restée quasiment la même, autour de 38 milliards de dollars depuis 2008. Certains opérateurs économiques sous couvert de l'anonymat ont également mis l'accent sur les retombées néfastes générées par cette mesure en évoquant «l'aggravation de la corruption au sein de l'administration et de la bureaucratie», vecteur de tentations. Si, en 2009, le ministre des finances a avancé l'argument de la traçabilité des transactions pour imposer cette mesure, les opérateurs économiques et précisément ceux importants les matières premières au profit de la production nationale ne l'entendent pas de cette oreille. Ces derniers ont estimé «qu'avec le nouveau mode de paiement imposé par le Credoc, les banques paient sur la base de documents», ajoutant que «le risque de fraude est élevé». Ces derniers, au vu de cette constatation, optent pour le mode de paiement par transfert libre. Ce qui conduit à la conclusion que l'imposition du Credoc a eu par effet d'entraînement la pénalisation des entreprises de production contraints de payer en liquide leurs fournisseurs à l'étranger.