Déçus par les mesures prises par le ministère de l'Education nationale, les enseignants contractuels reviennent à la charge. Le Conseil national des enseignants contractuels a arrêté, en effet, une série d'actions de protestation à mener, notamment l'organisation d'un rassemblement à la place d'El- Mouradia demain. Obstinés, les contractuels veulent démontrer leur détermination à poursuivre les actions de protestation pour maintenir la pression sur la tutelle qui refuse toujours d'intégrer les protestataires dans leurs postes en tant que permanents. Ils menacent aussi de reprendre la grève de la faim, suspendue en août dernier, juste après le mois de Ramadhan si leurs revendications restent sans suite d'ici là. “Les solutions proposées par le ministère de l'Education ne répondent pas aux doléances des enseignants contractuels”, déclare M. Boumaza Walid, porte-parole du syndicat, lors d'une conférence de presse tenue au siège du Snapap. Tout en précisant que les enseignants n'ont jamais été contre le recrutement sur concours organisé par le ministère de tutelle. “Mais nous dénonçons le manque de transparence qui caractérise ce type de concours et la manière dont ils sont organisés”, a tenu à préciser M. Boumaza. Un concours de recrutement qui a été longtemps décrédibilisé par les enseignants contractuels qui le qualifient de “vente d'emplois aux enchères”. Les contestataires réclament un examen de recrutement basé sur l'évaluation en classe, l'inspection académique et pédagogique. “Comment expliquer que des licenciés en littérature arabe ou française avec 5 ans d'expérience se sont vu recaler au concours d'enseignement moyen ? Pourquoi la tutelle s'est rétractée sur la décision de renouvellement de contrats ?”, s'est encore interrogé le porte-parole. Les contestataires insistent, par ailleurs, sur la titularisation des contractuels avec expérience, comme cela a été fait auparavant. Il s'agit d'une mesure d'intégration qui a été décrétée par le gouvernement au profit des enseignants contractuels, à titre exceptionnel. Le retour à la protestation intervient, rappelons-le, après l'audience accordée par les responsables de la tutelle aux représentants du syndicat. Une audience qui a eu lieu il y a quelques jours de cela et dont les résultats n'ont pas été du goût des syndicalistes. Alors qu'ils s'attendaient à un renouvellement de leurs contrats conformément aux promesses faites par le gouvernement, les enseignants contractuels ont été surpris par la position du ministre de l'Education, qui a de nouveau mis en avant les textes de loi, obligeant les enseignants à passer le concours. “Nous leur avons accordé le bénéfice du doute en croyant que la tutelle voulait résoudre définitivement nos problèmes, mais nous nous sommes rendu compte que ce n'était qu'une parade. En quoi sommes-nous concernés par la loi de 2008. Elle devrait être appliquée pour les nouveaux recrutements, puisque nous exerçons, pour notre part, depuis 2001”, commente le porte-parole. Nabila Afroun