La reprise de travail des agents communaux de la wilaya de Tizi Ouzou n'a été, en fait, que de courte durée. Ils ont repris hier la grève de plus belle à l'appel de syndicat CNC, après avoir repris seulement lundi dernier. Le mot d'ordre de grève illimitée est poursuivi pratiquement à travers l'ensemble des communes de la wilaya de Tizi Ouzou. «Le taux de suivi dépasse largement les 90%, pour ne pas dire les 100% dans notre wilaya», nous dira un représentant des agents communaux de la ville de Tizi Ouzou. La décision de la justice déclarant la grève des communaux illégale n'est apparemment guère dissuasive pour les protestataires. A la mairie de la ville de Tizi Ouzou, même les employés recrutés dans le cadre du filet social auquel le P/APC de Tizi Ouzou a fait appel pour venir à la rescousse ont décidé, eux aussi, de quitter les guichets dans l'après-midi, après avoir assuré le service la matinée. -Nous avons subi d'énormes pressions de la part des agents grévistes», nous dira une employée. Une véritable confusion règne au siège de l'APC de Tizi Ouzou. Certains agents communaux, devant la pression de leurs responsables, ont fini même par jeter l'éponge et démissionner définitivement. Les responsables et les élus ont carrément quitté les lieux. Seuls des centaines de citoyens, des livrets de famille et des documents à la main, attendent désespérément l'ouverture des guichets. En vain. Les agents de sécurité et des policiers tentent, tant bien que mal, de calmer les esprits. «C'est vraiment injuste. Les grévistes doivent au moins assurer le service minimum. Je viens ici chaque jour pour un S12 mais les guichets sont toujours fermés», nous déclara un homme d'un certain âge, désemparé, venu de la région de Béni Douala. Plusieurs citoyens à travers toute la wilaya sont otages de la grève des agents communaux entamée depuis plusieurs semaines maintenant. «Ce qui fait mal, c'est que ceux qui ont des connaissances au niveau de la mairie obtiennent leurs documents administratifs en dépit de la grève. C'est injuste !», dénonce une jeune enseignante rencontrée à la maire de Tizi Ouzou.