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Moscou n'envisage pas le rôle de médiateur, Tunis menace de recourir à l'Onu L'opposition libyenne annonce la sécurisation de la frontière avec le Tchad et le Soudan
La Tunisie a menacé de saisir le Conseil de sécurité des Nations unies si l'armée libyenne, en lutte depuis trois mois contre les insurgés, ouvre de nouveau le feu en direction du territoire tunisien. L'agence de presse officielle tunisienne Tap a rapporté que le gouvernement envisage une initiative diplomatique contre Tripoli à la suite de tirs d'obus de mortier par les forces pro-Kadhafi en direction du poste frontalier de Dehiba-Ouazine. «Ces agressions constituent, à plusieurs égards, une atteinte à la sécurité des habitants et à l'infrastructure de la région, tout comme elles représentent une transgression à l'intégrité territoriale de la Tunisie», a souligné Tap en citant une source autorisée au ministère des Affaires étrangères. «Le gouvernement tunisien a chargé l'ambassadeur de Tunisie à Tripoli de faire part de sa vive indignation aux autorités libyennes», a poursuivi l'agence en ajoutant que la poursuite de ces violations par les forces de Kadhafi aura «des conséquences néfastes et immédiates» sur les relations entre les deux pays. Hier, des correspondants de presse ont affirmé que les tirs avaient cessé et que le poste-frontière avait été rouvert. Alors qu'entre Tripoli et Tunis rien ne va plus, l'opposition libyenne a affirmé avoir sécurisé totalement la frontière avec les voisins tchadien et soudanais. Dans la ville assiégée de Misrata, à 220 km à l'est de Tripoli, les combats ont repris après une fragile accalmie. Sept personnes ont été tuées, pour la plupart des rebelles, a indiqué une source médicale. Par ailleurs, Tripoli a annoncé mardi soir que ses forces avaient touché un navire de l'Otan qui pilonnait les quartiers ouest de Misrata, la troisième ville de Libye. A Bruxelles, un responsable de l'Alliance atlantique a démenti catégoriquement cette information émanant du régime de Kadhafi. Dans l'est de la Libye, la situation militaire reste inchangée. C'est dire qu'une victoire des insurgés sur le terrain demeure lointaine. Désormais, beaucoup mettent leurs espoirs dans un effondrement du régime Kadhafi de l'intérieur, à la suite de défections, comme celle du patron de la compagnie nationale pétrolière, qui fut un certain temps Premier ministre. A en croire les rebelles libyens et une source proche de la sécurité tunisienne, Chokri Ghanem s'est réfugié en Tunisie. Une présence démentie par le régime de Tripoli. Côté diplomatie, l'opposition libyenne a déclaré qu'elle n'avait jusqu'ici envoyé aucun émissaire en Russie, et a réaffirmé qu'elle ne négocierait aucun cessez-le-feu avec le gouvernement de Mouammar Kadhafi. Des émissaires venus de Benghazi étaient attendus hier à Moscou, mais cette visite a été ajournée pour des «raisons techniques», avait déclaré le chef de la diplomatie russe. Ce qui est certain, la Russie n'envisage pas d'assumer le rôle de médiateur dans la guerre civile en Libye. C'est ce qu'a déclaré le même Sergueï Lavrov à l'issue des négociations avec les représentants du régime de Tripoli. D'après le ministre, seul l'appel à appliquer strictement les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU a été réitéré devant les émissaires de Kadhafi. Il a été proposé à la direction de la Jamahiriya de concrétiser son accord avec la «feuille de route» de l'Union africaine, notamment de retirer les unités armées des villes. Il est de même indispensable de commencer à coopérer avec l'Onu en matière de livraison de l'aide humanitaire partout sur le territoire libyen. Entretemps, l'Otan a annoncé son intention de poursuivre sa pression militaire sur le régime de Kadhafi jusqu'à ce qu'il ne cesse ses attaques contre la population. C'est ce qu'a déclaré la porte-parole de l'Alliance, Oana Lungescu.