Crise n Le gouvernement tunisien, haussant le ton vis-à-vis de Tripoli, menace de saisir l'ONU après de nouvelles chutes d'obus libyens sur son territoire. «Le gouvernement tunisien a chargé son ambassadeur à Tripoli de transmettre ses fortes protestations aux autorités libyennes et de les prévenir que la poursuite de ces violations dangereuses commises par les forces libyennes aura des impacts très négatifs sur les relations entre les deux pays», a déclaré, hier, une source autorisée au ministère des Affaires étrangères tunisien. Ces violations «pourraient pousser le gouvernement tunisien à prendre des mesures strictes pour protéger son territoire, ses citoyens et pour garantir la sécurité des réfugiés sur son territoire, en saisissant entre autres le secrétaire général de l'ONU», poursuit la même source. Une vingtaine d'obus sont tombés pour la seule journée d'hier en territoire tunisien lors d'une reprise des affrontements entre troupes loyales à Kadhafi et rebelles en Libye près du poste frontalier de Dehiba, a indiqué un responsable du Croissant-Rouge. En outre, le gouvernement tunisien «s'engage à prendre des mesures strictes pour défendre la souveraineté de son territoire après la poursuite des tirs des forces libyennes en direction du territoire tunisien au niveau du poste frontalier de Dehiba et la montée du danger que cela représente pour la sécurité des habitants dans la région», a ajouté le ministère des Affaires étrangères. Le gouvernement tunisien, selon cette source, considère que «ce sont des agissements hostiles venant du côté libyen», alors que Tripoli «s'était engagé plus d'une fois à empêcher ses forces d'ouvrir le feu en direction du territoire tunisien et qui n'a pas respecté ses engagements». Pour Tunis, «de tels actes sont inacceptables et touchent aux relations de bon voisinage entre les deux pays dans une période où la Tunisie redouble ses efforts pour soutenir le peuple libyen frère et faire son devoir humanitaire envers des dizaines de milliers de réfugiés». Au moins six obus libyens étaient déjà tombés le 7 mai dernier en Tunisie sans faire ni victimes ni dégâts, à proximité de Dehiba, l'un des principaux points de passage des réfugiés libyens. Le 4 mai dernier, 14 obus venus du même secteur avaient touché la même zone en Tunisie. Le 1er mai, quatre obus avaient également atteint le sol tunisien, dont deux étaient tombés sur des terrains vagues de la ville de Dehiba à 4 km du poste-frontière. Les forces du colonel Mouammar Kadhafi tentent de s'emparer de Gzaya, dans la zone montagneuse du Djebel Nafoussa, afin de pouvoir pilonner le secteur de Dehiba et reprendre le poste-frontière, tenu côté libyen par les insurgés.