Le représentant du Front Polisario aux Nations unies, Ahmed Boukhari, a relevé que la dernière résolution du Conseil de sécurité qui a évoqué la question des droits de l'homme au Sahara occidental, est «parvenue difficilement à passer outre» l'opposition de la France, soulignant qu' «un interdit» a été ainsi franchi pour la première fois avec l'appui des autres membres du conseil, a rapporté l'agence SPS. Dans un entretien publié mercredi par le journal espagnol Publico, M. Boukhari a indiqué que «le Maroc qui occupe le Sahara occidental en violation du droit international compte aujourd'hui sur le soutien de la France qui, grâce à son droit de veto au sein du Conseil de sécurité, lui procure l'immunité». Cependant, a-t-il dit, le 27 avril dernier, «le large soutien français n'a pas réussi à satisfaire pleinement les aspirations du Royaume marocain». Le représentant du Front Polisario à l'ONU a souligné d'autre part, que la partie sahraouie avait exprimé sa satisfaction à l'égard de la dernière résolution de l'ONU sur la question des droits de l'homme, estimant qu' «un interdit a ainsi été franchi». Il a, en outre, indiqué que la délégation marocaine, soutenue par la France, «n'a pas apprécié le fait que l'alinéa relatif à cette question soit évoqué». Cette tendance, a révélé M. Boukhari, a «donné lieu à une dispute virulente entre la délégation française et américaine», ajoutant que dix jours après, une réunion s'était tenue au niveau des ambassadeurs. Ce qui «traduit la gravité du désaccord au sein du Conseil de sécurité», a-t-il précisé. Par ailleurs, au moins 30 Sahraouis, en grande partie des femmes, ont été blessés au cours d'un sit-in organisé jeudi devant la maison de famille de Saïd Damber, un jeune citoyen sahraoui assassiné il y a 5 mois, selon l'agence SPS. Les manifestants demandent que soient rendues publiques les circonstances du crime perpétré par des policiers marocains. Ces citoyens regroupés devant la maison de la famille Damber exprimaient leur solidarité avec la famille et leur soutien à ses revendications concernant l'éclaircissement des circonstances de l'assassinat du jeune, 29 ans. Mais les forces marocaines d'intervention rapide sont intervenues violemment contre les manifestants dès leur sortie de la maison du défunt. Plusieurs personnes ont été blessées. Le citoyen sahraoui Bechri Salem Mailad a été suivi jusqu'au quartier Al Ouffak où il a été attaqué et battu par des agents marocains en civil. La sœur du jeune homme assassiné a été arrêtée et sa mère a été blessée à la tête. La famille refuse toujours de recevoir la dépouille de son fils, tué par un policier d'une balle en pleine tête, dans l'attente de connaître toute la vérité et la poursuite des responsables de l'assassinat, seule condition pour permettre à la famille de faire son deuil, ajoute SPS.