L'impact du conflit en Libye sur la région du Sahel est désastreux sur le plan sécuritaire. Les pays de la région doivent être vigilants et développer leur propre stratégie pour se protéger contre les répercussions de la situation tendue en Libye. C'est ce qui ressort de la déclaration de Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines à la veille de la réunion devant regrouper les ministres des Affaires étrangères de quatre pays du Sahel devant se tenir hier à Bamako. Le ministre a souligné que cette réunion intitulée «Sécurité et développement» intervient dans une conjoncture particulière marquée par la situation en Libye dont les conséquences «pourraient fragiliser davantage la stabilité de la région». Selon lui, les répercussions du conflit en Libye appellent une «certaine vigilance» de la part des pays de la région «qui doivent développer une stratégie commune» pour «faire face à la nouvelle donne engendrée par cette situation». S'agissant du rôle de l'Algérie, M. Messahel a indiqué que «notre pays a toujours inscrit son action dans le cadre de la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, appelant à la coordination et à la collaboration de tous les pays pour faire face au phénomène du terrorisme en vue de son éradication. M. Messahel a fait remarquer que dans cette approche internationale en matière de lutte antiterroriste, «il y a bien évidemment la part qui revient aux pays du voisinage. Pour lui, il s'agit de la stabilité et de la sécurité de nos pays respectifs : «il nous revient à nous, en premier lieu, de développer nos capacités pour lutter contre ce fléau», a-t-il soutenu. «Cependant, il y a en parallèle un partenariat qui existe déjà et que nous souhaitons voir se développer davantage entre nos pays et nos partenaires extra-régionaux, particulièrement dans les domaines de la formation, du soutien logistique et du renseignement», a-t-il ajouté. «Sur ce plan, il y a un travail qui a déjà été fait, notamment avec les Etats-Unis qui sont un partenaire très important pour nous dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, tout comme d'ailleurs des pays de l'Union européenne», a-t-il précisé. M. Messahel a d'autre part mis en exergue l'apport de l'Algérie «qui contribue, de manière très importante, au développement de la sous-région». «Nous considérons cela comme un devoir envers nos pays voisins», a-t-il dit. Outre le renforcement de la coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé en réfléchissant sur les meilleurs voies et moyens de développer leurs capacités, les pays du Sahel doivent se pencher sur le développement.