Nous apprenons, de source crédible, que les armées algérienne et tunisienne ont décidé d'un commun accord de renforcer en matériels les patrouilles que les deux institutions mènent depuis plusieurs années le long de leurs frontières. La décision a été prise suite aux nouvelles données que vit la région, notamment les renseignements en possession des deux pays sur la circulation d'armes et les déplacements d'éléments terroristes à partir de la Libye. Cette opération, qui mobilise des milliers de militaires des deux côtés, coïncide avec la rencontre des ministres des Affaires étrangères des pays du Sahel, à Bamako, au Mali. Cette réunion intervient au moment où la situation sécuritaire, dans le Maghreb et la région, devient de plus en plus inquiétante. Elle intervient aussi au moment où la Tunisie enregistre des tentatives d'accéder à son territoire par des éléments terroristes. L'accrochage ayant opposé, mercredi dernier, l'armée tunisienne à des individus appartenant à Al Qaîda, en sol tunisien, faisant des victimes parmi les militaires, quelques jours après la mise hors d'état de nuire de deux autres individus dont l'un disposait d'une ceinture explosive, témoigne de cette infiltration. Cela s'est produit peu de temps après l'attentat de Marrakech ayant ciblé un restaurant fréquenté par des touristes étrangers et faisant des victimes de différentes nationalités, dont marocaine. Cette recrudescence inquiétante est enregistrée au moment où des attentats sont perpétrés en Algérie, contre des militaires, et autres victimes, tandis que Benghazi, en Libye, est transformée par le groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, ou «Aqmi»), en sorte de quartier général mais aussi en un endroit d'approvisionnement des membres de l'Aqmi en armes et en matériel de guerre. La situation sécuritaire et politique en Libye est exploitée par l'organisation terroriste pour tenter d'acheminer armes et éléments dans les pays voisins et la perpétration d'attentats ayant pour but de déstabiliser toute la région. Le GSPC ou «Aqmi» qui, depuis des années, tente d'obtenir une intervention militaire étrangère dans la région, à coups d'enlèvements de ressortissants occidentaux, au Sahel, ne pouvait espérer mieux qu'une opération militaire de l'Otan pour contrecarrer les défaites que lui a infligées l'armée algérienne et la coopération entre les pays du Sahel, en matière de lutte antiterroriste. Le conflit armé en Libye offre une opportunité inespérée pour le GSPC de se doter en armes et en munitions volées, en quantités importantes. Ce pays pourrait être utilisé par l'organisation terroriste de Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaab Abdelouadoud, «émir» national du GSPC, pour recruter au nom de «la lutte contre l'occupation». Les «émirs» du GSPC ont tout fait pour obtenir une intervention militaire étrangère pour faire face aux difficultés de «recrutement» en Algérie. Par ailleurs, la Libye menace de se retirer de la lutte internationale contre le terrorisme, en protestation contre les raids aériens menés par l'Otan qui font de plus en plus de victimes parmi les civils, faisant, ainsi, les affaires pour la propagande du GSPC ou «AQMI» qui aurait, de cette façon, toute latitude de «recruter» parmi les «djihadistes» de la région, pour soi-disant combattre l'occupation. Le GSPC ou «Aqmi» ne manquerait pas de «piéger» ses «recrues» pour les contraindre à perpétrer des attentats dans les pays du Sahel et du Maghreb arabe. Cette «ruse» n'est pas nouvelle puisque des repentis témoignent que le GSPC ou «Aqmi» avait déjà piégé d'autres «djihadistes» leur faisant croire qu'il allait les préparer pour combattre en Irak avant de les contraindre à perpétrer des attentats en Algérie.