Les familles des 17 marins algériens otages des pirates somaliens depuis le 1er janvier à ce jour n'entendent plus rester les bras croisés face à la dure réalité de vivre séparés des leurs dont le sort est voué à des lendemains incertains. Hier, la majorité de ces familles, précisément celles issues des wilayas du centre du pays telles qu'Alger, Boumerdès, Tipasa et Tizi Ouzou s'est rassemblée devant le siège de la société IBC, propriétaire du navire MV Blida où elles ont observé un sit-in durant la matinée. Des doléances et aux lamentations conjuguées au sentiment d'être abandonnées à leur propre sort face à la mésaventure de leurs proches, otages parmi les marins, les membres de ces familles ne s'expriment désormais qu'en faisant valoir un seul langage: celui de la déception. En effet, les membres des familles Kahli, Hanouche, Mendir, Achour, Toudji et Aït Ramdane, pour ne citer que celles-ci, déclarent à l'unisson qu'ils sont très déçus par la gestion réservée aussi bien par les autorités que par la société IBC à cette affaire. «Cette prise d'otages n'a que trop duré (…) vraiment on a de plus en plus l'impression que rien n'est fait pour libérer ces pauvres marins», déplore un des membres de la famille Toudji. «A chaque fois que l'on demande où on en est avec la gestion de cette affaire, on nous répond que leur libération (ndlr, les marins retenus en otages) est pour bientôt. Les jours passent, les mois aussi et on ne voit rien venir», renchérit pour sa part Mme Kahli, dont le mari est parmi les marins séquestrés. Un autre sit-in prévu pour demain Son cas est similaire à celui de Mme Achour qui continue de «mentir» à ses deux enfants, l'un âgé de 5 ans et l'autre de 2 ans, que leur père est juste en séjour à Dubaï et ce, dans l'objectif de ne pas trop ébranler leur esprit. «De temps à autre, mes deux enfants, très attentifs aux discussions de famille, parviennent à se faire l'idée que leur père est prisonnier des pirates qui se trouvent à mille lieues d'Alger. La mort dans l'âme, je m'efforce alors de leur extraire cette idée de la tête en leur racontant mille et une histoires et en leur disant notamment que leur père est simplement en séjour à Dubaï», témoigne Mme Achour, visiblement très chagrinée. Pour sa part, Mme Hanouche, venue de Kabylie pour prendre part au sit-in, récuse carrément l'idée selon laquelle les marins retenus en otages sont en parfaite état de santé et d'esprit tel que cela a été suggéré auparavant par le DG de cette société. «C'est faux», s'écrie-t-elle, en mettant en avant les précédents contacts qu'elle a eus avec son époux, également séquestré, par téléphone. «On leur donne soit des pâtes, soit du riz et c'est toujours en quantités insuffisantes et ils boivent de l'eau non potable, raconte Mme Hanouche. Le sit-in initié par les familles des 17 marins algériens augure par ailleurs d'autres actions de protestation qui sont d'ores et déjà programmées. En ce sens, un sit-in est prévu ce jeudi au siège de l'IBC. Les familles des marins semblent déterminées à maintenir la pression sur les responsables concernés par cette affaire de prise d'otages afin d'accélérer la libération de leurs proches.