Les différents patrons privés qui ont participé hier à la tripartite intitulée «Entreprise et investissement» ont axé leurs interventions sur la politique de distinction dans le traitement entre le secteur public et le secteur privé que prône le gouvernement. Pour Mme Agli, de la Seve, cette rencontre constitue une «halte nécessaire permettant de faire le point sur les circonstances de l'évolution de la PME algérienne et les difficultés à l'origine de sa disparition». Elle estime nécessaire de mettre en synergie les efforts consentis pour un meilleur résultat. M. Nait Abdelaziz, du CNPA, dira pour sa part que le patronat «va dénoncer» désormais tout dépassement constaté dans le traitement favorisant le secteur public au détriment du privé. Il a estimé anormal que le gouvernement impose le crédit documentaire comme seul mode de paiement, qui a déjà occasionné plusieurs arnaques chez les chefs d'entreprise qui payent leur marchandise avant sa réception. Il a proposé d'autoriser d'autres modes de paiement du commerce extérieur au profit des opérateurs producteurs qui leur accorde des facilitations. Habib Youcefi, président de la CGEOA, évoque le rôle de l'intermédiaire bancaire «qui doit jouer son rôle dans le financement de l'investissement». Il a appelé à l'application des programmes de mise à niveau dans les secteurs du BTPH et des services et à trouver des solutions pour réguler le marché. M. Youcefi a insisté sur le dialogue et la concertation en associant de façon régulière les différents partenaires avant la prise des décisions qui concernent le climat économique. Réda Hamiani, du FCE, a dressé un tableau noir sur la situation économique en Algérie. Il regrette que le taux de croissance n'évolue pas selon les moyens colossaux dont dispose le pays. Pour lui, le gouvernement doit «revoir sa copie car elle n'a pas fait le bon diagnostic» pour entamer le nouveau climat économique caractérisé par l'ouverture du marché, qui a vu croître le secteur informel et la création de déséquilibres énormes dans tous les domaines. Pour lui, l'outil de la production nationale n'avait pas besoin d'accord d'échange mais de renforcement de ses capacités économiques pour faire progresser l'entreprise au stade de championne. Il a insisté sur la consultation des partenaires économiques dans l'élaboration des politiques et lois futures en saluant les mesures prises par le chef de l'Etat qu'il considère révolutionnaires. De son côté, Abdelaziz Mehenni, de la Cipa, a plaidé en faveur de l'égalité du traitement comme le stipule la Constitution dans ses articles 31, 37 et 64, l'effacement de la dette occasionnée par la dévaluation du dinar imposé puis reconnu par le FMI. Il a proposé d'apporter des correctifs urgents dans le secteur bancaire à travers la révision de la loi sur le crédit et la monnaie.