C'est carrément un SOS qui a été lancé hier au président de la République par le patronat, partenaire du gouvernement dans le dialogue social. Les patrons algériens crient à la ségrégation. Ils s'interrogent sur les raisons qui ont motivé l'effacement, par l'Etat, des dettes des entreprises publiques, et déploent que l'Etat n'adopte pas la même démarche pour les PME privées. Mehenni Abdelaziz, président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa) estime que les fonds du Trésor public appartiennent à tous les algériens et ne devraient pas être l'apanage d'une seule partie. C'est ce qu'a déclaré hier, au Forum des journalistes devant une panoplie d'invités conviés à s'exprimer sur la rentrée sociale et économique. C'est carrément un SOS qui a été lancé hier à partir de cette tribune par le patronat, partenaire du gouvernement dans le dialogue social. «Nous faisons un appel réel aux autorités pour assistance aux PME algériennes qui risquent, pour bon nombre d'entre elles, de mettre la clé sous le paillasson», soutient l'orateur. Le patronat estime que la mise à niveau financière des entreprises est plus qu'une priorité. C'est une urgence à laquelle devront s'atteler tous les responsables du pays, à leur tête le président de la République dont la candidature à l'élection présidentielle du 9 avril 2009 a été soutenue par cette même organisation. Un détail que les patrons jugent extrêmement important et qui les amène à s'adresser directement au premier magistrat du pays, auquel il demande carrément, un plan Bouteflika pour la sauvegarde des PME: «Nous ne voulons pas d'un plan Marshall. Nous voulons un plan Bouteflika pour le soutien du tissu industriel et d'un acquis pour la nation.» Le plan Marshall passe inéluctablement, selon les interventions des patrons par l'effacement total sinon partiel de la dette des PME. Les patrons s'en remettent au président de la République constatant «les limites des différents plans initiés par l'Exécutif», à l'image «de la stratégie industrielle qui n'a pas pu dépasser le stade des voeux». Durant leurs interventions, les patrons ont insisté sur le rôle joué par les PME privées durant la tragédie nationale, Mme Taya de l'Association des femmes algériennes chefs d'entreprise rappelle que les patrons n'ont jamais ménagé leurs efforts pour que notre économie soit au diapason de l'économie mondiale. L'autre précision de taille: «Le patronat ne veut pas que le pouvoir d'achat des Algériens se détériore.» Partant de ce fait, M.Abdellaoui, vice-président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (Cgea), affirme que l'organisation ne se met pas et ne se mettra pas contre l'augmentation du Snmg. Aussi, le représentant de la Cgea atteste que le patronat ne conditionnera pas sa présence à la tripartit à l'effacement de la dette. «Nous irons à la tripartite avec des propositions et non des conditions», conclut Abdellaoui. Les différents participants ont salué «les règles protectionnistes contenues dans la loi de finances complémentaire». Des points négatifs ont tout de même été relevés. Il s'agit d'une part, de la nouvelle réglementation portant sur le mode de paiement des importations de matières premières nécessaires à la production ou à la transformation. Et d'autre part, la suppression du mandatement du gérant ou du titulaire de registre du commerce pour les opérations d'importation. Pour le patronat, le gouvernement doit faire la différenciation entre les PME productrices et celles importatrices. Ils s'interrogent enfin sur l'utilité et les objectifs du Pacte économique et social dont ils sont signataires. Concernant la tripartite, les patrons ne semblent pas, à ce jour, en détenir la date.