Le mouvement de grève observé par les postiers s'est durci hier et les perspectives d'un dialogue semblent encore éloignées puisque les travailleurs ont rejeté une offre des représentants syndicaux d'agir et de prendre langue, en leur nom, avec la direction générale. Les citoyens pris au piège ne savent plus à quel saint se vouer ni combien de temps resteront fermés les bureaux de poste. Dimanche, des usagers d'une poste à Oran ont tenté de manifester dans la rue avant d'abandonner l'initiative après des discussions avec des policiers présents sur les lieux. Par ailleurs, selon des sources syndicales, l'arrêt de travail a touché d'autres régions du pays. Hier le bureau de la coordination syndicale d'Oran s'est réuni avec les agents pour tenter de prendre le taureau par les cornes et recadrer cet arrêt de travail qualifié de sauvage par plusieurs sources. «Nous avons tenté d'expliquer aux travailleurs qu'il existe une procédure légale qui garantit le droit à la grève. Cette procédure n'a pas été suivie et nous avons proposé de voir ensemble comment mettre en place un service minimum, comment prendre langue avec la direction générale. Mais nos efforts ont buté sur l'intransigeance des agents qui n'ont pas voulu nous reconnaître la qualité de représentant syndical et de partenaire social. Cette situation traduit un profond malaise et nous ne savons pas à l'heure actuelle quelle parade adopter», affirme une source de la coordination qui précise qu'à l'heure actuelle, aucune instruction ni orientation n'est venue du bureau national de la fédération des postiers. Pour la direction,les grévistes s'exposent à la rigueur de la loi Une source de la direction générale a affirmé pour sa part que la situation ne peut plus durer et que les travailleurs grévistes s'exposent à la rigueur de la loi. «Nous avons tenté d'engager un dialogue via les représentants syndicaux mais cela n'a pas abouti en raison du refus des travailleurs de se faire représenter par les sections de l'UGTA. Nous serons dans l'obligation d'adresser des mises en demeure aux grévistes et de recourir aux réquisitions si la situation ne s'améliore pas», affirme notre interlocuteur. Ce dernier estime que la période est mal choisie. «Des milliers de travailleurs se retrouvent ainsi pris en otages par cette action illégale. Nous n'avons jamais fermé la porte devant le dialogue et la plateforme de revendications qui nous a été soumise est sérieusement prise en charge. Recourir à une grève pareille expose les meneurs à la rigueur de la loi», affirme-t-il.