La grève de deux jours des travailleurs du commerce relevant de la Direction générale du contrôle économique et de la répression des fraudes (DGCERF) a pris fin hier, sous la menace de durcir le ton et entamer un autre débrayage à compter du mois d'août prochain qui coïncidera avec le mois de ramadhan. Le bureau national du syndicat se réunira demain jeudi pour «décider probablement d'une grève illimitée», si le ministère du Commerce persiste à ignorer les revendications légitimes des travailleurs, a fait savoir hier Messaoud Keddad, président du Syndicat national du personnel du secteur du commerce. Durant les deux derniers jours de grève, le taux de suivi a oscillé entre 56 et 60%. Ce débrayage a causé, selon lui, la paralysie de la moitié des activités portuaires, aéroportuaires et frontalières. Il a rappelé que ce nouveau débrayage a été observé pour exprimer le refus des travailleurs du nouveau régime indemnitaire proposé par le ministère du Commerce le 8 mai dernier et remis à la fonction publique pour négociation et approbation. «Nous avons proposé un régime indemnitaire de 85% qui sera accordé à l'ensemble des travailleurs sans distinction», a-t-il avancé, ajoutant que la tutelle a proposé deux taux de 55% et 65% pour les deux catégories de travailleurs. Non seulement le syndicat refuse cette ségrégation mais maintient sa demande pour décrocher un taux de 85 % pour le régime indemnitaire. «Notre syndicat n'a pas été associé aux négociations», s'est-il plaint, enchaînant que «le ministère n'a pas respecté ses engagements concernant la rapide promulgation du statut particulier». M.Keddad a, par ailleurs, imputé la responsabilité au ministère au sujet des éventuelles perturbations qu'enregistrera le marché en termes d'approvisionnement en produits de consommation surtout. Le débrayage porte préjudice à l'économie nationale notamment pour ce qui a trait au contrôle des produits périssablesss. Le risque des intoxications alimentaires est grandissant au cours des jours de débrayage car le contrôle des produits périssables n'est pas assuré au niveau des commerces. M.Keddad a regretté, par ailleurs, que les trois années de négociations engagées avec la tutelle n'ont pas abouti. Pour rappel, les travailleurs ont observé une grève du 28 au 30 mars, suivie d'une seconde du 3 au 6 avril, deux heures d'arrêt de travail le 22 mai. En ce début de la saison estivale et à l'approche du mois de ramadhan, les travailleurs du secteur du commerce ont décidé de reconduire leur mouvement de protestation en brandissant la menace d'aller vers une grève illimitée pour réclamer la satisfaction des revendications socioprofessionnelles.