«Nous n'avons pas de rupture de stock mais nous sommes en train de faire face à un afflux de malades venus de toute la région ouest. Les antirétroviraux sont disponibles au niveau de la pharmacie centrale de l'hôpital mais nous nous approvisionnons en fonction du planning des visites médicales», affirme une source du service infectieux du centre hospitalo-universitaire d'Oran, qui prend en charge environ 260 malades d'Oran et des autres régions de l'Ouest. Le service, considéré comme un centre de référence, fait face à un afflux de malades dont certains clandestins venus d'Afrique subsaharienne. Au moins 20 nouveaux cas depuis le début de l'année Depuis le début de l'année, près d'une vingtaine de nouveaux cas ont été enregistrés, ce qui constitue une lourde charge pour le service qui trouve ses capacités à répondre à la demande de médicaments inscrits dans le schéma de la trithérapie déstabilisées. Un médecin sous couvert de l'anonymat a affirmé quant à lui qu'il existe réellement une rupture de stock de certains produits. «Quand un seul médicament manque c'est tout le schéma de traitement qui se trouve désorganisé. C'est une thérapie lourde qui nécessite le respect des posologies et des horaires d'administration. Les malades souffrent en silence ces derniers jours, même si le service tente de répondre à leurs attentes», affirme cette source. Un membre de l'association «Santé Sidi El-Houari», qui a organisé plusieurs campagnes de sensibilisation et de dépistage du VIH, est lui aussi catégorique : «Il existe réellement une rupture de stock et certains malades, notamment ceux venus des autres régions de l'Ouest, sont pénalisés. Les quantités qui sont mises à la disposition du service ne couvrent pas tous les besoins ces derniers jours. Acheter le médicament n'est pas à la portée de toutes les bourses. La trithérapie est composée de médicaments qui coûtent très cher. Comment les mettre à la portée des populations pauvres est un débat mondial et l'Algérie n'est pas un pays producteur, puisque les produits sont acquis auprès de laboratoires mondiaux qui les synthétisent», affirme notre interlocuteur. Une autre source hospitalière affirme aussi que les malades atteints du sida font ces derniers jours face une pénurie de médicaments. L'hôpital a adressé une demande à la Pharmacie des hôpitaux, mais à ce jour, elle n'a pas été honorée», affirme-t-elle. Notre passage au service des maladies infectieuses hier ne nous a pas permis de rencontrer des patients traités à Oran. «Vous devez passer le matin ; peut-être que vous en trouverez, si des visites sont prévues dans le programme de soins», affirme un agent de sécurité à l'entrée du service.