Les pharmacies des structures sanitaires publiques de la wilaya d'Oran connaissent des ruptures de stocks de certains médicaments et certains réactifs nécessaires à la réalisation de nombreuses analyses sanguines et autres. Cette situation ne semble épargner aucune structure puisque, même le nouvel établissement hospitalo-universitaire 1er Novembre vit ces pénuries qui commencent à agacer aussi bien le personnel soignant que les malades. Un Oranais dont le frère est atteint d'un cancer du pancréas et qui est pris en charge par le service oncologie du CHUO, ne manquera pas de dénoncer les multiples difficultés dans le suivi médical que rencontre la famille de ce patient. «Hospitalisé au niveau de l'EHU, on nous sollicite pour aller lui passer des analyses et des examens dans des laboratoires privés, alors que cet établissement est censé être le plus moderne d'Afrique. C'est aberrant quand on vous demande de ramener une ambulance pour emmener votre malade pour subir un scanner ou pour des analyses», dira notre interlocuteur. Au niveau du service oncologie du CHUO, un médecin ne manquera pas de souligner qu'il est aujourd'hui gêné par la situation que vit cette structure. «Même les stocks de médicaments nécessaires au schéma de traitement connaissent aujourd'hui une rupture. Allez demander du Stramgesik, de la Morphine ou de Skeman LP, vous n'en trouverez ni dans la pharmacie de l'hôpital ni dans le secteur privé alors qu'ils sont indiqués pour la prise en charge des malades parfois à un stade avancé du cancer», affirme notre source. «Il nous arrive de fixer des rendez-vous aux patients et le jour J, faute de médicaments, nous sommes contraints de les renvoyer chez eux parfois pour n'importe quel motif. C'est une situation qui nous met dans la gêne car nous sommes conscients de l'ampleur de leur souffrance, mais nous ne savons pas quoi faire. Les commandes adressées à la pharmacie centrale ne sont honorées qu'au compte-gouttes et cela se répercute sur la qualité des soins et la prise en charge des malades. L'Etat dépense un argent fou pour le secteur de la santé publique, mais à ce jour, ça ne marche pas fort», affirme la même source, précisant que ces ruptures des stocks de médicaments affectent aujourd'hui tous les services des structures sanitaires publiques d'Oran et qu'il y a aujourd'hui urgence pour sauver ce qui peut l'être.