Les 108 propositions englobant 21 dossiers faites par Djahid Younsi à la commission nationale de consultations politiques en prévision des prochaines réformes visent à «éviter l'explosion sociale et non à la reporter» , a-t-il souligné lors d'une brève déclaration faite à l'issue de son entretien avec la commission Bensalah. L'hôte de cette instance s'est présenté en sa qualité de personnalité nationale et ancien candidat à l'élection présidentielle de 2009. Pour lui, la réussite de ces réformes est tributaire du sérieux de ces concertations mais surtout de l'adhésion populaire à cette démarche qui doit, dira-t-il, «répondre avant tout aux aspirations du peuple et de sa jeunesse». Djahid Younsi a mis l'accent, dans ses propositions, sur la nécessité de mettre un terme à la gouvernance actuelle qui prend la forme de «tutorat» et de permettre au peuple de passer à son véritable statut de «maître». Djahid Younsi a dénoncé les multiples monopoles exercés dans le secteur politique, économique, médiatique et autres. «J'entends par le monopole politique cette situation de faire tourner le pouvoir politique dans la même équipe en passant du premier parti unique au deuxième parti unique», a-t-il souligné. Djahid Younsi propose l'instauration d'un «régime parlementaire avec un exécutif issu de la majorité de l'Assemblée parlementaire». L'agrément des partis politiques doit être supprimé. Une simple notification suffira pour autoriser l'exercice des formations politiques. A propos de la situation qui prévaut dans le secteur médiatique, l'ex-candidat à la présidentielle de 2009 dira qu'il faut briser le monopole existant à travers la création de nouveaux journaux, l'ouverture du champ audiovisuel et du secteur de la publicité. Djahid Younsi dénonce la fraude électorale utilisée par «des gens du pouvoir qui manipulent les moyens de l'Etat comme l'administration et l'influence pour rester au pouvoir». Pour lui, «c'est cette fraude qui a mené l'Algérie vers cette situation marquée par la non-stabilité et la non-démocratie». L'adoption du principe de la légalité dans la distribution des richesses passera, selon l'invité de Bensalah, par «la création de postes d'emploi aux jeunes». Djahid Younsi a proposé la transformation de ces concertations en un dialogue afin d'éviter «de noyer les idées et propositions des personnalités nationales ayant une crédibilité par les avis exprimés par d'autres personnes qui n'exercent la politique qu'à l'occasion des échéances électorales».