Le président tunisien déchu Ben Ali et son épouse Leila Trabelsi seront jugés par contumace dans les jours ou les semaines à venir, a indiqué un porte-parole du ministère de la Justice vendredi soir. Ils seront jugés très bientôt, mais tant qu'ils ne seront pas dans le pays, ils ne pourront pas bénéficier d'une défense, explique la même source. L'article 141 du Code de procédure pénale stipule que ceux qui ne se présentent pas au tribunal ne bénéficient pas de la défense et aucun avocat ne peut les représenter. Par ailleurs, a-t-il précisé, aucune demande en ce sens n'est parvenue au tribunal militaire. La première action en justice contre l'ex-président et sa femme, réfugiés en Arabie saoudite après la chute du régime autoritaire le 14 janvier, portera sur la découverte d'armes et de drogues dans le palais présidentiel de Carthage. Le deuxième procès, dont l'instruction est également achevée, concernera les 27 millions de dollars en liquide trouvés en février dans le palais de Ben Ali à Sidi Bou Saïd, par la commission tunisienne anti-corruption. En tout, 88 enquêtes sont en cours, impliquant l'ancien dirigeant, sa femme, et d'ex-ministres ou responsables du régime renversé. Elles portent sur des homicides volontaires, malversations, abus de pouvoir, blanchiment d'argent et leur état d'avancement est de 70 à 80%, d'après le ministère de la justice tunisien. De la drogue en grande quantité, des armes et de l'argent ont été retrouvés à la résidence de l'ex-président Ben Ali. Le premier homme et la première dame de la Tunisie étaient des trafiquants de drogue, selon les actuels responsables tunisiens. D'un autre côté, le ministère de la Justice a affirmé que deux autres actions en justice ont été intentées à l'encontre du président déchu et de sa famille et seront bientôt examinées devant le tribunal militaire. La première concerne les montants en devises et objets précieux trouvés dans le palais de Sidi Dhrif de Sidi Bou Saïd.