La première affaire devant être traitée par les magistrats a trait à une évasion fiscale d'un montant de 53 milliards de dinars (5300 milliards de centimes) opérée entre 2002 et 2005 par l'ex-responsable d'une société nationale A+ située à Kolea, dirigée par l'industriel algérien Achour Abderrahmane. Il est à rappeler que cette affaire a fait l'objet d'un ajournement en octobre 2009 par le tribunal criminel qui avait, parallèlement, exigé deux expertises des comptes de la société incriminée. Ces expertises sont commandées par l'instance judiciaire en vue d'évaluer avec exactitude le montant exact de la fraude fiscale. Il faut savoir que cette affaire qui a fait jaser l'opinion a été découverte lorsque la sous-direction du contrôle relevant de la direction des grandes entreprises (DGE) avait décidé l'ouverture d'une enquête sur la société nationale. Dans le sillage de cette enquête, les experts, à la lecture des documents comptables, avaient reconstitué le chiffre d'affaires de cette société à plus de 53 milliards de dinars, sur la base de son compte, après l'obtention de tous les mouvements de ses comptes bancaires ouverts auprès de la Banque nationale d'Algérie (BNA), de l'ABC Banque, d'El Khalifa Banque et de Rayan Banque-Algérie. L'ajournement a été décidé suite aux remarques de la défense qui a remis en cause le montant de la fraude, estimant «cette somme comme étant similaire à celle du budget d'un ministère». Il est à rappeler que cet ancien industriel est poursuivi pour plusieurs affaires dont celle d'un détournement de 3200 milliards de centimes de la BNA pour laquelle il a comparu à trois reprises devant le tribunal pénal près la cour d'Alger suite à sa condamnation à 18 ans de prison ferme. Dans cette affaire de fraude fiscale, il est utile de préciser qu'il comparaît en compagnie de son beau-frère et associé, Stouf Djamel. La demande de nouvelles expertises demandées par la défense a été à l'origine de l'ajournement de cette affaire d'évasion fiscale. Le deuxième procès enrôlé durant la même journée a trait à une affaire d'espionnage dans laquelle serait impliqué un des enfants du leader libyen Kadhafi. Il serait poursuivi pour divulgation de secrets militaire et diplomatique pour le compte de lobbies économiques étrangers.