Alors que la reprise du service était prévue pour hier, les travailleurs de la poste, en grève depuis une semaine, ont décidé de maintenir leur mouvement jusqu'à la satisfaction totale de leurs revendications. La hausse des salaires décidée par Algérie poste devait être versée avec effet rétroactif à compter de janvier 2011 , ce que refusent les grévistes qui réclament un effet rétroactif à compter de janvier 2008, à l'instar des travailleurs des autres secteurs qui ont bénéficié d'une hausse applicable depuis 2008. Un accord a été pourtant signé jeudi dernier à Alger entre Algérie Poste et la Fédération des travailleurs de la Poste et des technologies de l'information et de la communication portant sur l'augmentation de 30% du salaire de base des travailleurs de l'entreprise et la révision de leur régime indemnitaire. Les postiers bénéficieront d'une hausse salariale de 30% à compter de début juillet, après avoir observé une grève d'une semaine qui avait paralysé les bureaux de poste et pénalisé des millions de clients. La mise en application de la revalorisation de 20% sera appliquée à partir de début juillet, suivie d'une seconde de 5% à compter de janvier 2012 et d'une dernière de 5% en juillet 2012. Une hausse de la prime d'expérience professionnelle a été également accordée et est évaluée entre 64% et 68%. Les travailleurs ont obtenu aussi l'augmentation des indemnités et primes ayant trait à chaque fonction. Ainsi, une indemnité de panier d'une valeur de 350 DA/jour a été accordée. Quant à l'indemnité de transport, elle est passée de 1000 à 2700 DA. Sur le plan purement professionnel, il a été décidé des augmentations de 2000 DA pour le guichetier, 2500 DA pour le trésorier et 4000 DA pour le trésorier principal. Une prime de 4000 DA a été accordée également au receveur. Les postiers auront aussi des primes d'exploitation et d'intervention qui s'élèvent à 4000 DA, une prime de responsabilité pour le chef de bureau et pour le chef de département d'une valeur de 2000 DA et une indemnité de dommage d'une augmentation de 50%. En dépit de l'obtention de la majorité de leurs revendications socioprofessionnelles, les travailleurs de la poste ne décolèrent pas et tiennent à la satisfaction totale de leurs revendications. Les citoyens désemparés et en colère Au niveau de plusieurs postes de la capitale, les grévistes ont déserté leurs postes, laissant les citoyens perplexes et déçus de ne pas pouvoir retirer leur argent. «Vous avez obtenu une hausse de vos salaires, pourquoi vous n'avez pas repris ?» a dit un citoyen en colère, en direction du préposé du guichet de la poste d'El Biar. Ce dernier a expliqué que les travailleurs n'ont pas obtenu ce qu'ils réclamaient. Questionnés par les citoyens sur la date de la reprise, les grévistes affirment ignorer la suite à donner à leur mouvement car leur syndicat n'a pas encore tranché. Par ailleurs, dans certains bureaux de poste de la capitale, un service minimum était assuré, au grand bonheur des salariés, à l'image des bureaux de Chéraga et Staouéli notamment. Des files d'attente ont été observées dès les premières heures de la matinée d'hier. L'employée chargée d'assurer le service minimum ne pouvait répondre aux clients qui ne pouvaient maîtriser leur colère. «Ça fait plus d'une heure que j'attends», a déploré une dame, la quarantaine. Dans certaines postes par contre, aucun service minimum n'était assuré. Les citoyens qui voulaient retirer leur argent ont été invités à utiliser leurs cartes magnétiques. «Vous pouvez retirer 20 000 DA par jour», a expliqué un postier à des citoyens qui ont dit ne pas pouvoir attendre la fin de la grève.