Dans une conférence de presse qu'il a animée hier au siège de son parti à Alger, le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS) a présenté le nouveau secrétariat national de son parti, «un réaménagement destiné à réaliser des objectifs précis», dira Karim Tabbou. Dans une note adressée par le président du parti au nouveau secrétariat national, Hocine Aït Ahmed déclare qu'«à ce moment précis, il est important de prendre la juste mesure, en nous investissant dans la construction des institutions capables, à partir du parti, d'aller à la rencontre des Algériennes et des Algériens qui partagent nos valeurs de démocratie, de liberté et d'engagement citoyen». «A cet effet, et après discussion avec la direction du parti, j'ai chargé cette dernière de prendre un certain nombre de mesures, allant dans le sens de la mise en place d'outils qui ont pour double mission d'accélérer le processus d'ouverture sur la société et d'amorcer le processus d'évaluation», ajoutera le président du parti dans sa correspondance. Et pour expliquer la mission de son parti, le président du FFS dira que «nous avons déterminé quatre chantiers à ouvrir en priorité : les jeunes, les travailleurs, les femmes et la feuille de route d'étape de restructuration du parti». La feuille de route de ce dernier objectif sera mise en place dès la prochaine session du conseil national du parti, qui se tiendra les 1er et 2 juillet et qui sera exploitée à l'analyse globale de la situation du parti, dira par ailleurs Karim Tabbou, avant d'ajouter que «les relations citoyens - Etat sont frileuses… On ne peut pas parler de moralisation dans un pays qui est en train de sortir des normes avec la généralisation des fléaux, et en l'absence des instruments démocratiques que sont le contre-pouvoir (opposition) et la société civile». «Certes, nous avons des convergences avec Mehri,mais sur la manière de procéder, chaque partie à sa propre démarche» Revenant au processus des réformes qui est en train de s'effectuer dans le pays, pour lequel le FFS a déjà annoncé son boycott, le premier secrétaire du parti a été interrogé sur la décision de son président d'aller ou non aux consultations qui se déroulent à El Mouradia, puisque Abdelhamid Mehri, dont la politique converge avec Aït Ahmed, sera reçu dès aujourd'hui par Bensalah. Karim Tabbou a tout simplement répondu par la négative, expliquant que «certes, nous avons des convergences avec Mehri, mais sur la manière de procéder, chaque partie à sa propre démarche». Dans une adresse à son parti, Ait Ahmed considère que «dans notre pays, la crise nationale continue et les propositions de réformes proposées par le chef de l'Etat sont peu crédibles». Et de poursuivre : «Je m'interroge sur les fonctions véritables assignées à cette commission. Objectivement, on cherche à gagner du temps mais surtout à faire diversion». Interrogé par ailleurs sur une correspondance qu'aurait reçue son parti de la part du président du MSP, Bouguerra Soltani, l'invitant à coordonner ses actes avec la classe politique en allant participer aux consultation politiques, l'orateur a tout simplement démenti. Par ailleurs, le conférencier n'a pas voulu se prononcer sur la position du FFS concernant la participation aux prochaines législatives, dont découlera l'assemblée qui aura pour première mission l'adoption du projet de la Constitution à venir, en disant que «certes, nous sommes pour des réformes, mais celles-ci doivent être secondées par le fait de mettre fin aux simulacres et aux mascarades dont l'ère est révolue… On ne peut pas appeler cela processus politique. Il suffit de prendre l'exemple du président de la Laddh, M. Bouchachi, pour lequel on interdit une marche pacifique et qu'on invite au dialogue en même temps». Le premier secrétaire national du FFS a saisi l'occasion de sa conférence pour présenter le nouveau secrétariat national de son parti, composé de 24 membres, dont Chafaâ Bouaiche, nommé secrétaire national à la communication. A priori, le président du parti a pris l'initiative de nommer un cabinet de conseils de suivi des orientations des élus locaux, composé de 9 membres. Concernant la situation en Libye, le FFS déplore le fait que la position algérienne «soit difficile à lire : d'une part, un soutien officiel à Kadhafi au nom de la stabilité, quand d'autre part est menée à travers la presse algérienne une campagne totalement alignée sur les positions françaises».