La composition du nouveau secrétariat national du Front des forces socialistes (FFS) a été dévoilée, hier, par son premier secrétaire, Karim Tabbou, au cours d'une conférence de presse tenue à Alger. Outre l'éviction de certains « pontes » du parti – Kamel-Eddine Fekhar et Hakim Addad – quelques « réaménagements » ont été apportés à l'exécutif. Ainsi, en place et lieu des précédents 20 secrétaires nationaux, il en a été nominé 22. Par ailleurs, 8 nouveaux cadres font leur entrée au secrétariat national (voir encadré). « J'ai maintenu globalement en poste les responsables du précédent secrétariat, tout en aménageant les missions de chacun », commente Karim Tabbou. Celui-ci précise, concernant les nouveaux arrivés, que cet élargissement du secrétariat répond au souci de modernité et d'alternatives qui prime pour le FFS, et ce, en instaurant de nouvelles missions, en prise avec la réalité du terrain et ayant pour objectifs de s'occuper des vrais débats. « Je pense sincèrement qu'ils ne seront pas de trop au vu des objectifs fixés par le parti. J'espère que nous travaillerons plus et mieux pour répondre aux exigences de la situation politique, économique et sociale du pays. » Contexte national dont le premier secrétaire du FFS n'a de cesse de s'indigner, en s'inquiétant du marasme « mortifère » et du climat moral et social qu'il estime « détestables ». « Le Pouvoir a livré le pays à la rue et nous assistons à ce que l'on pourrait nommer la "dégoûtation" nationale », déplore-t-il. Commentant l'actualité d'un été « de la glaciation », Karim Tabbou dénonce « la recomposition violente du champ politique et ce nouveau tour de vis autoritaire, qui sont le reflet d'un repli politique majeur ». « Les mesures prises par le Pouvoir contre la libre circulation des scientifiques, l'interdiction de la coopération des communes avec les municipalités étrangères, la limitation faites aux chancelleries d'établir des contacts avec la société civile, le refus de légalisation de nouveaux partis politiques », énumère-t-il, font que « les hommes et les femmes de ce pays vivent dans une prison et c'est tout le pays qui se retrouve recroquevillé sur lui-même par la faute de ses dirigeants ». Afin de répondre à ce « besoin impérieux » de reprendre l'initiative politique dans un pays où le champ politique « se retrouve réduit à la distance qui sépare la population révoltée et les forces anti-émeute », le président du FFS, Hocine Aït Ahmed, a convoqué l'organisation d'une conférence nationale d'évaluation. Pour ce faire, une commission indépendante en charge de créer le cadre dans lequel sera appelé à se dérouler ce « débat démocratique national » sera désignée. « La composition de cette commission ainsi que la date de la tenue de la conférence seront communiquées sous peu par le président du parti », assure Tabbou.