Après une dizaine de jours de grève suivie par les travailleurs de la Poste, voilà que les distributeurs automatiques posent problème. Il est devenu presque impossible de retirer son argent avec sa carte magnétique. Les distributeurs automatiques de billets sont soient éteints, en dépannage ou ne possèdent pas d'argent. Le citoyen qui voudrait retirer du liquide avec sa carte magnétique retourne souvent chez lui bredouille. C'est ce que nous avons constaté lors de notre tournée dans différents bureaux postaux d'Alger munis de DAB. A la rue Hassiba Ben Bouali, le distributeur de billets est 4 jours sur 5 en panne, alors que celui des Annassers ne marche quasiment plus. Ces derniers jours, le DAB de la Grande Poste a pu sauver la mise, sachant que l'ensemble des travailleurs étaient en grève. Mais, une fois la nuit tombée, il est de nouveau hors service. Dans les quartiers les plus reculés de la capitale, les DAB n'ont, selon des témoins, jamais fonctionné, à quelques exceptions près. A Mahelma par exemple, le distributeur, qui dans un premier temps faisait le bonheur des habitants de la localité a, quelques jours plus tard, affiché des défaillances. Même constat du côté du DAB de Ben Aknoun. Là aussi, les citoyens sont frustrés et rebroussent chemin sans le moindre dinar. Alors, à quoi servent-ils, ces distributeurs automatiques de billets, d'autant que le coût de leur maintenance est excessivement élevé ? Les citoyens qui font la queue pour retirer leur argent n'apprécient pas ce manque de professionnalisme. Reda, un jeune transitaire de 28 ans dira : «A chaque fois que j'essaye de retirer de l'argent avec la carte, c'est toujours la même chose. Soit le Dab est en panne ou en maintenance, soit il n'y pas d'argent. En l'espace de 3 ans, je ne m'en suis servi que trois fois. C'est tellement peu que je m'en souviens». Pour Mustapha, c'est le même sentiment. «Algérie Poste jette de l'argent par les fenêtres. Si les responsables ne peuvent assurer ce service, alors ils doivent y mettre fin. Pourquoi acheter des distributeurs qui au final ne servent pas à grand-chose. En plus de cela, ils payent des milliers de dollars pour la maintenance qui ne donne pas de résultats. Je passe parfois de longs quarts d'heure pour retirer mon argent, sans succès». Le manque de billets de banque dans les distributeurs pose réellement problème. La grève des postiers, qui n'est pas encore définitivement arrêtée, pourrait interpeller les responsables sur la nécessité d'apporter une solution en urgence. Enfin, nous avons maintes fois essayé de joindre la chargée de communication d'Algérie Poste, Mme Bouchemla, pour avoir la version de tutelle. En vain.