Les forces armées syriennes poursuivaient mardi leur opération d'envergure dans le nord du pays afin d'éliminer les responsables des violences qui secouent le pays depuis la mi-mars alors que les appels à la retenue se multipliaient à l'étranger pour tenter de ramener la stabilité dans le pays. Un émissaire de Bachar Al-Assad, Hassan Turkmani, devrait s'entretenir avec le premier ministre turc, Tayyip Erdogan. L'émissaire spécial du président syrien, sera reçu par M. Erdogan pour évoquer les développements en Syrie, selon une source gouvernementale turque. L'arrivée de cet émissaire intervient dans un contexte particulièrement difficile entre Ankara et Damas. Les bonnes relations des deux voisins sont éprouvées par le mouvement de révolte et la violente répression qui secouent la Syrie, ainsi que par l'arrivée de réfugiés en Turquie. M. Erdogan avait exhorté le président syrien, lors d'un appel téléphonique, à établir un calendrier de réformes. Il lui a également demandé de mettre fin à la répression. Exaspéré, le premier ministre turc a récemment accusé le pouvoir en place à Damas «d'atrocités» et a qualifié la répression d'«inacceptable». Il a ajouté que son pays ne fermerait pas ses portes aux Syriens qui y cherchent refuge. La Turquie est confrontée à un afflux de Syriens qui fuient la répression. Ils étaient, mardi, 8538, auxquels s'ajoutent 5000 autres réfugiés au Liban. Depuis le 15 mars, plus de 1200 opposants sont morts et 10 000 autres ont été arrêtés en Syrie, selon des ONG. Des experts du haut-commissariat aux droits de l'homme des Nations unies se trouvaient mardi à la frontière syro-turque. Ils sont arrivés dans la province turque de Hatay pour recueillir, auprès de milliers de réfugiés, des témoignages sur la répression qui a touché de nouvelles régions du nord de la Syrie malgré les condamnations internationales. Entre-temps, la France continue de militer auprès des quatorze autres membres du Conseil de sécurité de l'ONU afin d'obtenir une majorité de onze voix pour voter un projet de résolution condamnant cette répression. La Russie et la Chine y sont, elles, strictement opposées.