Les anesthésistes ont décidé de radicaliser leur mouvement de protestation. Après plusieurs journées d'arrêt de travail observées ces trois derniers mois, les anesthésistes ont entamé une grève illimitée le 7 juin dernier. Ils justifient leur mouvement par le silence de la tutelle. «C'est le mutisme du ministère qui nous a poussés à la radicalisation de notre action», a indiqué Mohamed Asselah, membre du collectif des anesthésistes et de la commission statut. «La décision a été prise à l'unanimité lors d'une assemblée générale tenue à Constantine et le ministère n'a pas réagi par rapport à nos revendications. La tutelle n'a pas répondu à notre appel au dialogue», a-t-il ajouté. Les anesthésistes exigent la promulgation de leur statut particulier après le processus de discussion qu'ils ont eu avec le ministère de la Santé. «Nous avons fait un travail énorme dans le cadre de deux commissions que le ministère avait installées pour le statut et pour le régime indemnitaire. A ce jour, nous n'avons rien vu. Les anesthésistes veulent connaître les résultats de ce travail et avoir une idée sur le contenu de ce statut», ajoutera le délégué, qui affirme qu'il est «important de savoir si les propositions formulées ont été prises en considération d'autant que d'autres syndicats ont participé à la commission comme celui du personnel paramédical et de la section syndicale de l'UGTA», a-t-il souligné. La grève a été suivie, selon Dr Asselah, à 99%. «Tous les services des CHU ont été paralysés», dira-t-il avant de poursuivre : «Je suis désolé de le dire mais ce sont les patients qui subissent les conséquences de la situation. Ils n'ont pas accès aux soins et le bloc froid est pratiquement gelé. Nous n'assistons qu'aux interventions d'extrême urgence dans le cadre du service minimum assuré par le personnel». L'impact de ce mouvement de grève illimitée s'accentue de jour en jour. Le nombre des interventions annulées avoisinent les 4000 par semaine avec report de rendez-vous à 100 malades par jour pour divers soins. «Cela ne nous réjoui pas mais la situation est réellement inquiétante», déplore M. Asselah.