Après les résidents, les praticiens et les spécialistes, les anesthésistes montent au créneau et veulent se faire entendre pour faire aboutir leurs revendications. Comme premier avertissement, ils ont observé une demi-journée de protestation ce matin à travers le territoire national. Dans les jours à venir, ils décideront de la suite à donner à leur mouvement, et ce, en fonction des réactions de la tutelle. Les anesthésistes ont observé ce matin une demi-journée de protestation en réponse à l'appel lancé par le Collectif national des anesthésistes. Ainsi étaient-ils nombreux à se rassembler au niveau de l'hôpital de Bab El-Oued afin d'interpeller le ministre de la Santé. Si ce dernier n'affiche aucune intention sérieuse quant à la prise en charge des doléances de ce corps, la même action sera reconduite mercredi prochain pour être durcie par la suite. Joint par téléphone ce matin, M. Bouzrara, coordinateur national des anesthésistes a affirmé que ce débrayage vient en réaction au silence radio du ministère de la Santé bien que sollicité à maintes reprises. «Nous voulons que le ministre de la Santé appelle au moins le collectif au dialogue», a-t-il précisé. Les revendications des anesthésistes concernent l'amélioration de la qualité de leur exercice et leur situation socioprofessionnelle. Notre interlocuteur a dénombré trois revendications capitales, à savoir la création d'une école de formation performante, la couverture juridique et la promulgation d'un statut particulier. En effet, le collectif des anesthésistes relève un problème de formation aussi bien quantitatif que qualitatif. «On compte un peu plus de 7 000 anesthésistes au niveau national. Un nombre très insuffisant pour assurer les interventions chirurgicales à chaud et à froid», a déclaré notre interlocuteur, avant d'ajouter que le collectif appelle à la création d'une école spécialisée pour la formation des anesthésistes, comme cela se fait dans les autres pays. Si elle est créée, cette école devra assurer une formation qualifiante d'une durée de cinq ans au lieu de la formation de trois années dispensée par les écoles paramédicales. Concernant la couverture juridique, M. Bouzrara a souligné que l'anesthésiste est, dans plusieurs cas, contraint d'agir en l'absence d'un médecin. Ce qui lui fait porter une responsabilité qu'il n'est pas tenu d'assumer. «Dans la capitale, nous avons souvent un médecin, donc le problème se pose peu. Mais dans les zones reculées du pays, le problème est plus accru», a-t-il ajouté. Notre interlocuteur rappelle que le ministre avait lui-même affirmé publiquement dans une déclaration à la télévision nationale que le corps des anesthésistes est un corps spécifique et que, par conséquent, il faut étudier avec lui ses revendications. Toutefois, le premier responsable du secteur n'a pas encore affiché sa volonté de discuter avec les travailleurs de son secteur. Une année après sa nomination à la tête du secteur, Ould Abbès semble avoir du pain sur la planche. Alors que ce n'est pas encore réglé avec les paramédicaux et les médecins résidents, les praticiens, praticiens spécialistes et les anesthésistes optent pour la protestation. Pourtant, l'actuel ministre de la Santé avait réussi à résorber la colère des praticiens et praticiens spécialistes qui avaient paralysé le secteur durant plusieurs mois.