Les anesthésistes sont décidés à aller jusqu'au bout de leur mouvement jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. A l'issue d'une assemblée générale que le collectif des anesthésistes a tenue avant-hier à Zéralda en présence de plus de 120 délégués représentant les 48 wilayas, ils ont décidé de poursuivre la protestation et d'intensifier les sorties sur le terrain. Les anesthésistes ont retenu le principe d'observation de deux journées de protestation les lundis et mercredis en garantissant le service minimum. Ils ont convenu de l'organisation d'un sit-in de protestation au début de la semaine prochaine à l'hôpital Mustapha Pacha à Alger. La date et l'heure de ce rassemblement seront communiquées dans les prochains jours. «Nous n'avons d'autre choix que de poursuivre la manifestation face au mutisme et au mépris du ministère de la santé qui n'a donné aucune importance à notre corporation. Cela fait plusieurs mois que nous avons entamé la contestation, aucune initiative pour écouter nos doléances n'est parvenue de la part de la tutelle, ce que nous condamnons fortement», dira Mohamed Asselah, membre du collectif des anesthésistes et de la commission statut. Notre interlocuteur affirme que les deux principales revendications de ce mouvement sont la promulgation d'un statut propre aux anesthésistes «qui sont un corps complètement différent de celui des paramédicaux», ainsi que l'introduction de la protection juridique garantissant une couverture des anesthésiste-réanimateurs. «Cela fait plusieurs années que nous travaillons dans l'illégalité ; je pense qu'il est temps de régulariser et de protéger cette catégorie qui se trouve entre le marteau et l'enclume. L'anesthésiste réanimateur est un auxiliaire du chirurgien et ne peut agir que sur sa consultation. Il est malheureux de constater que plusieurs anesthésistes réanimateurs ont été traduits devant la justice dont des cas récents à Batna et Souk-Ahras.» 4000 interventions annulées en une semaine Cet auxiliaire se trouve donc sous une double pression qui se manifeste par la justice d'un côté et par les parents des victimes de l'autre. Ceci arrive pendant que tout le monde s'en lave les mains et le laisse se battre seul sans lui garantir aucune protection légale, a expliqué le délégué. A propos du statut, notre interlocuteur dira qu'une commission a été installée au niveau du ministère pour l'élaboration de ce statut ainsi que du statut de la formation, mais aucune suite n'a été donnée à ce travail accentué mené par les deux parties. «Le collectif demande la publication du contenu de ce statut ; ça tarde à venir et ça nous met dans une situation d'ambarras», a précisé M. Asselah, soulignant que la corporation n'est plus représentée par le syndicat algériens des paramédicaux (SAP). Le bilan des anciennes actions de protestation menées par les anesthésistes, suivies par 99% de la corporation, n'est pas à négliger. Il a eu un impact désastreux sur la prestation médicale dans les hôpitaux. Le gel du programme froid a été à l'origine de l'annulation de plusieurs interventions chirurgicales. «Une journée de grève est l'équivalent de l'annulation de la prise en charge de 10 malades dans 200 établissements hospitaliers, soit 4000 interventions annulées en une semaine», a expliqué le délégué.