Des dizaines de milliers de Syriens ont manifesté, mardi à Damas, leur soutien à leur président Bachar Al Assad qui venait de décréter une nouvelle amnistie, au lendemain d'une offre de dialogue et d'annonces de réformes jugées «insuffisantes» par l'opposition. La place au centre de la capitale était noire de monde mardi matin et les routes aux alentours étaient bloquées par des manifestants, venus de Damas et de sa périphérie, qui portaient des drapeaux syriens et scandaient des slogans pro-régime. La télévision syrienne a fait état de son côté des manifestations pro-Assad à Homs (centre), Alep (nord), Lattaquié (nord ouest), Deir Ezzor (est), Idleb (nord-ouest) et Deraa (sud). Le président Assad a promis lundi des réformes comme le possible amendement d'une clause de la Constitution faisant du Baas le «parti dirigeant de l'Etat et de la société» en Syrie depuis 1963. Son annulation est l'une des principales revendications de l'opposition. Ces promesses ont été jugées peu convaincantes par les opposants qui ont appelé à poursuivre la révolte jusqu'à la chute du régime. Le 31 mai, Assad avait déjà décrété une amnistie générale de tous les détenus politiques y compris les membres des Frères musulmans. Dans ce discours, le troisième depuis le début la contestation, il avait également appelé à un «dialogue national» qui pourrait aboutir à une nouvelle Constitution. Les réformes envisagées ne pouvaient être décidées dans la précipitation proposant d'attendre l'élection d'un nouveau Parlement en août, a-t-il souligné. Après le discours lundi, des manifestations hostiles au régime avaient éclaté dans différentes régions, notamment à Alep (nord) et à Homs, selon des militants. La répression a fait plus de 1300 morts parmi les civils et entraîné l'arrestation de plus de 10 000 personnes, selon des ONG syriennes.