Les d�put�s de l'opposition au Liban, avec � leur t�te le chef druze Walid Joumblatt, ont rejet� cat�goriquement le nouvel appel au dialogue lanc� dimanche par les alli�s de Damas apr�s l'assassinat de Rafik Hariri et appel� � une participation massive lundi aux manifestations contre le pouvoir. R�unis au domicile du d�put� Ghattas Koury, les parlementaires de l'opposition, qui occupent pr�s du tiers des si�ges de l'Assembl�e (128 membres), ont rejet� dans un communiqu� l'appel au dialogue, qu'ils ont qualifi� de "manœuvre". Ils ont r�clam� une s�ance pl�ni�re pour d�battre de l'attentat qui a co�t� la vie, le 14 f�vrier, � l'ancien Premier ministre Rafik Hariri et demand� que cette s�ance soit couverte directement par les m�dias. Le d�put� et chef druze Walid Joumblatt, principale figure de l'opposition, a rejet� l'appel des alli�s de Damas et demand� d'engager des discussions directes avec Damas. "Que le dialogue soit men� directement avec les autorit�s syriennes et porte sur l'application de l'accord de Takf avec un retrait honorable par �tapes des troupes syriennes et le d�mant�lement des services de renseignements et de l'�tat terroriste (...) libanais", a ajout� M. Joumblatt � la cha�ne priv�e libanaise LBCI. L'accord de Takf (1989) pr�voyait un repli syrien en 1992 dans l'est du Liban et stipulait un accord ult�rieur sur des points de stationnement d'unit�s syriennes assortis d'un calendrier pour un retrait total. Quelque 14.000 soldats syriens sont encore d�ploy�s au Liban. "Nous ne ressentons aucune hostilit� � l'�gard de la Syrie, mais nous refusons sa tutelle", a soulign� M. Joumblatt qui fait assumer � Damas et Beyrouth la responsabilit� de l'assassinat de Hariri. "Nous avions � plusieurs reprises appel� au dialogue sans obtenir de r�ponse de l'�tat. Aujourd'hui, les conditions d'un v�ritable dialogue ne sont pas r�unies, nous ne pouvons passer outre aux responsabilit�s du pouvoir dans les attentats", a d�clar� Elias Atallah, un dirigeant de la gauche d�mocratique. L'opposition a multipli� les appels � la participation, � une manifestation lundi, une semaine apr�s l'assassinat de l'ancien Premier ministre, en d�pit des mises en garde des responsables contre sa tenue sans autorisation pr�alable. "La journ�e de lundi sera d�cisive", a d�clar� le d�put� et ancien ministre Marwan Hamad� sur la tombe de Hariri, pr�s de la place des Martyrs, devenue lieu de p�lerinage o� se rassemblent chaque soir des milliers de personnes � l'appel de l'opposition. "Nous n'appelons pas � la violence, nous poursuivons le soul�vement pacifique jusqu'� l'obtention de l'ind�pendance et de la libert�. Les peuples en Ukraine, G�orgie et Pologne ne sont pas mieux que nous !", a-t-il dit alors que la foule scandait "la Syrie hors d'ici!", et "libert�, souverainet�, ind�pendance!". "Pas de dialogue sans une enqu�te internationale, nous voulons savoir la v�rit�", a martel� M. Hamad�, gri�vement bless� dans un attentat en octobre, dans le secteur o� s'est produite l'explosion contre le convoi de Rafik Hariri. "Il n'y aura pas de solution tant que la Syrie restera au Liban", a d�clar� le d�put� Far�s Soueid, drap� de l'�charpe blanche et rouge, devenue l'embl�me de l'opposition. "Demain, nous allons tous manifester pacifiquement, une rose blanche � la main", a lanc� un �tudiant. Le ministre de l'Int�rieur Soleiman Frangi� avait averti l'opposition affirmant que "dans cette atmosph�re tendue, n'importe quelle partie �trang�re peut faire du sabotage en infiltrant les manifestants".
Une dizaine de milliers de manifestants pour la fin de la tutelle syrienne A l'appel de l'opposition, une dizaine de milliers de Libanais manifestaient lundi � Beyrouth contre la tutelle syrienne, appelant � la d�mission du gouvernement alors que le pouvoir pro-syrien a l�ch� du lest en acceptant de coop�rer � l'enqu�te de l'ONU sur l'attentat qui a tu� Rafik Hariri. Cette manifestation se d�roule une semaine jour pour jour apr�s l'assassinat � Beyrouth de l'ancien Premier ministre qui a fait 17 tu�s et 220 bless�s, selon un dernier bilan. Les manifestants ont observ� une minute de silence � 12h55 (1h55 GMT) � l'heure exacte de l'attentat du 14 f�vrier. Entre-temps, un accord est intervenu lundi matin pour suspendre le travail de la commission parlementaire sur la discussion de la loi �lectorale et pour qu'une date soit fix�e par le pr�sident du Parlement Nabih Berri et le chef du gouvernement pro-syrien Omar Karam� pour un d�bat g�n�ral portant sur la situation dans le pays, a indiqu� le d�put� de l'opposition Boutros Harb. Un tel d�bat, qui r�pond � une des exigences de l'opposition, devrait a priori permettre de r�duire la tension politique et le bras de fer entre l'opposition et le pouvoir pro-syrien, estime-t-on. Lundi en d�but d'apr�s-midi, plusieurs milliers de personnes, d�put�s de l'opposition en t�te, manifestaient dans le calme sur le lieu de l'assassinat de Rafik Hariri, pr�s du bord de mer � Beyrouth, criant des slogans hostiles � la Syrie et au pr�sident syrien Bachar al-Assad. Arborant �charpes rouges et blanches, symbole de leur "soul�vement pacifique pour l'ind�pendance", les manifestants arrivaient par groupes sur le lieu de l'attentat. Tenant � bout de bras des pancartes rouges o� est inscrit "Liban 05" (ann�e 2005) et des rameaux d'olivier, la plupart scandaient: "La Syrie dehors!", prof�rant des insultes personnelles � l'encontre du pr�sident syrien et le sommant de retirer les quelque 14.000 soldats syriens stationn�s au Liban depuis trente ans. "Qui est le prochain" � �tre assassin�?, criaient certains protestataires � l'adresse de la Syrie. familles enti�res participaient au rassemblement avec les �tudiants dont certains portaient les drapeaux de leurs partis et les portraits de Rafik Hariri ainsi que ceux de personnalit�s politiques assassin�es pendant la guerre civile (1975-1990), comme l'ancien pr�sident alli� d'Isra�l et anti-syrien assassin� en 1982 Bachir Gemayel et le chef de la gauche libanaise Kamal Joumblatt tu� en 1977 pr�s d'un barrage syrien. Des milliers de manifestants ont notamment afflu� � pied vers le lieu du rassemblement venant du quartier chr�tien d'Achrafieh � Beyrouth. La manifestation se d�roulait dans le calme, sous l'œil de l'arm�e et de la police libanaise d�ploy�es en force sur le bord de mer, en plein centre de Beyrouth, o� a eu lieu l'attentat. La foule doit ensuite se rendre � la mosqu�e o� est enterr� Rafik Hariri en passant par le si�ge de l'ONU o� une d�l�gation doit en principe remettre une p�tition appelant � une enqu�te de l'ONU sur l'attentat. D�s les premi�res heures du matin, les forces de s�curit� �taient d�ploy�es en force sur les grands axes de Beyrouth, des principales villes du Liban et des routes menant � la capitale. L'appel � cette manifestation a �t� lanc� par plusieurs organisations politiques d'�tudiants appartenant � l'opposition. Elle a �t� soutenue par les dirigeants de l'opposition qui ont lanc� vendredi un appel au "soul�vement populaire pacifique pour l'ind�pendance du Liban". Parall�lement, le Conseil de justice, plus haute instance judiciaire charg�e des crimes contre l'Etat, devant laquelle a �t� d�f�r�e l'affaire de l'assassinat de Rafik Hariri, a d�sign� le juge d'instruction Michel Abou Arrage pour mener l'enqu�te. L'opposition r�clame une enqu�te internationale sous la conduite de l'ONU.