Le Bahreïn a condamné, hier, à la prison à perpétuité dix dirigeants politiques chiites, accusés de complot en vue de renverser le gouvernement. Vingt-et-un dirigeants d'opposition étaient jugés pour leur rôle lors des grandes manifestations du début de l'année, dont sept par contumace. Parmi les condamnés figure le dissident chiite Hassan Mouchaimaa, qui dirige le parti d'opposition Hak. Ibrahim Charif, dirigeant sunnite du parti laïc de gauche Waad, a été condamné à cinq ans de prison. Comme le Wefak, premier parti chiite de Bahreïn, le Waad avait réclamé des réformes dans le royaume, où ont eu lieu plusieurs manifestations d'envergure. Au total, quelque 400 personnes ont été traduites en justice pour leur rôle dans les manifestations, a affirmé le Wefak au début du mois, et certaines ont été exécutées. Après le verdict, les accusés ont, selon des témoins, levé le poing et promis de continuer à réclamer des réformes «de manière pacifique». Les médias officiels ont rapporté qu'ils étaient accusés de «tentative de renverser le gouvernement par la force en liaison avec une organisation terroriste à l'étranger». La sentence devrait attiser les tensions dans le pays, où des manifestations de moindre envergure ont eu lieu depuis la levée de la loi martiale, le 1er juin. Un dialogue politique doit être organisé en juillet avec l'opposition sous l'égide du roi Issa ben Hamad el Khalifa.