Les conflits armés dans le continent africain ou ailleurs ont souvent constitué une réserve d'armes, à la fin des guerres, en particulier lorsque armes et munitions tombent entre les mains de contrebandiers spécialisés dans ce trafic. La guerre actuelle en Libye est loin de constituer une exception. Benghazi, fief des insurgés libyens, est bel et bien infiltrée par des éléments du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC ou Aqmi), comme en témoigne cet enregistrement audiovisuel dont la diffusion a été stoppée net (on ignore pour quelles raisons) par la chaîne satellitaire de télévision Al Jazeera. Des personnes au milieu d'insurgés scandaient des slogans faisant l'apologie d'Al Qaïda. Les autorités maliennes et un ministre français ont, dans un passé récent, annoncé que des armes ont été récupérées par le GSPC, à partir de la Libye, et transportées au Sahel. L'organisation terroriste de Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaab Abdelouadoud, actuel «émir» national du GSPC, accélère, depuis quelques jours, ses activités dans la région, selon des sources crédibles, avec l'évocation de «négociations» entre le régime de Mouammar El Kadhafi et les insurgés. Le GSPC craignant la fin des hostilités, ce qui n'arrange pas ses affaires, tente de ramasser le maximum d'armes et de munitions avant un éventuel cessez-le-feu et un probable déploiement de forces de séparation qui pourraient compliquer la tâche pour les terroristes, explique-t-on. Conscientes des visées des terroristes, l'Armée nationale populaire (ANP) et les forces de sécurité ont renforcé les mesures aux frontières avec la Libye. C'est ainsi que des renforts en moyens humains et matériels ont été dépêchés sur les lieux pour faire face à toute éventuelle tentative d'intrusion en territoire algérien de terroristes avec des convois d'armes et de munitions. La «tactique» des émirs terroristes Le GSPC, qui tente de tirer profit de toute situation, comme il le fait avec la guerre en Libye, chercherait à «recruter» le maximum de «djihadistes», dans la région du Sahel, d'où, en partie, l'acharnement de l'organisation terroriste à amasser de grandes quantités d'armes et de munitions. Les «émirs» pourraient inciter à une «guerre contre l'occupation», allusion faite aux éventuelles forces de séparation qui pourraient être installées à la fin des hostilités. Un prétexte tout fabriqué, bien sûr, par Aqmi pour tenter de «recruter» et, par là, survivre aux coups qui lui sont portés par l'ANP et les forces de sécurité algériennes. L'Algérie a informé ses partenaires en matière de lutte antiterroriste, que les Occidentaux seraient la première cible dans la région de cet éventuel retour en force du terrorisme, puisque constituant l'un des pivots de la lutte contre le terrorisme international. Le GSPC tenterait de s'adapter à toute situation. Ce qui est compris par l'Algérie qui a exprimé ses craintes face à l'organisation de Abdelmalek Droukdel, le grand bénéficiaire de la situation actuelle en Libye et l'intervention militaire étrangère dans ce pays.