La ville de Ouargla a connu durant la journée d'hier une vive tension dont l'emploi est l'élément déclencheur. Une quarantaine de chômeurs inscrits pour certains depuis le début des années 2000, au bureau communal de l'emploi (BCE) , communément appelé bureau de main-d'œuvre, ont investi la direction de wilaya de l'emploi pour exiger le règlement de leur situation qui n'a que trop duré, estiment nombre de chômeurs rencontrés sur les lieux. Dès les premières heures de la matinée, ces jeunes ont convergé vers la direction de wilaya «ultime recours alors que le directeur de l'Anem locale, M. Djendli, n'a jamais daigné nous recevoir», explique, excédé, un des chômeurs. Les services de sécurité ont vite été dépêchés sur les lieux pour éviter tout dérapage. Décidés à aller jusqu'au bout, «quitte à occuper les lieux», les protestataires ont été reçus par le directeur de wilaya, Yahia Boubakeur, auquel ils ont transmis leurs doléances non sans exiger des explications «et le règlement immédiat de notre situation». Haussant le ton, les protestataires accusent «les responsables» de corruption et racontent des «cas flagrants». «Que pouvez-vous faire pour nous», interrogent les chômeurs, et à M. Boubakeur d'expliquer sa volonté de régler «ce problème épineux». Devant l'incapacité de ce dernier à convaincre les protestataires, après 4 heures d'âpres discussions qui ont failli dégénérer à plusieurs reprises, il a fait venir le principal concerné, M. Djendli. Les hostilités ont commencé dès l'apparition de ce dernier, accusé devant nous de «favoritisme» et de corruption. «Démissionnez», scandaient les chômeurs dans une atmosphère «anarchique» qui a poussé encore une fois le responsable des services de sécurité présents dans la salle, à intervenir pour ramener un peu d'ordre. Poussé dans ces derniers retranchements, M. Djendli annonce sa démission avant de se ressaisir en promettant de régler leur problème, dès la prochaine offre de l'Entreprise nationale des services aux puits (ENSP), filiale de Sonatrach. Il faut préciser dans ce même registre que les protestataires accusent l'Anem de non-affichage des offres et évoquent des conditions de recrutement dissuasives pour les simples «manœuvres». L'on apprend par ailleurs qu'une délégation de responsables du ministère du Travail se rend aujourd'hui dans la wilaya pour espérer trouver une issue à ce problème. Loin de constituer un simple fait «passager», le dossier de l'emploi à Ouargla est d'une complexité endémique. A l'heure où nous mettons sous presse, la tension demeure intacte. Les protestataires menacent même «d'embraser la ville». Nous y reviendrons en détail dans nos prochaines éditions. De notre envoyé spécial à Ouargla,