La lecture du rapport de la commission des finances et de l'économie au niveau de l'hémicycle a été l'introduction aux débats des sénateurs hier autour du projet de loi de finances complémentaire 2011. Le rapport met ainsi l'accent sur le fait que cette loi intervient avec ses 54 articles qui retournent de l'application des décisions du Conseil des ministres intervenue en février 2001, ceci dans le cadre de l'élargissement de la protection sociale du citoyen par le soutien des produits de large consommation (huile et sucre exonérés des droits de douane et de TVA). Par ailleurs, et dans le cadre du renforcement des dispositifs de l'emploi de jeunes et la création de l'emploi, la commission du Sénat propose le soutien aux patrons des entreprises par la baisse de leurs impôts dans le cadre de l'enrôlement de jeunes chômeurs, des baisses qui peuvent aller de 56% à 80% dans les wilayas du Nord et de 72% à 90% dans celles du Sud. Par ailleurs, l'ouverture d'un compte spécifique du trésor pour des crédits aux fonctionnaires dans le cadre de l'acquisition de logements a été proposée par la commission du Sénat. Le contrôle des importations du prêt-à-porter, en fermant nos frontières aux produits contrefaits qui ne répondent pas aux normes de fabrication, ainsi que le verrouillage de toute importation de produits de friperie, restent les deux préoccupations importantes soulevées par les sénateurs dans le débat sur la loi de finances complémentaire 2011. Un sénateur du tiers présidentiel mettra notamment l'accent sur le péril d'un effondrement que court l'industrie textile en Algérie compte tenu de l'inondation du marché du vêtement par des produits venus de tous bords. C'est ainsi qu'il mettra en relief le déboursement par l'Etat de 130 milliards DA pour rehausser l'industrie textile en Algérie. «C'est ainsi qu'on doit protéger ce créneau», a indiqué un sénateur. Par ailleurs, pas moins de trois autres membres du conseil de la nation ont soulevé le problème relatif à la spéculation à grande échelle qui se fait ressentir dans le marché de l'immobilier, où «beaucoup de citoyens se livrent à un commerce juteux en s'adonnant à la revente des logements acquis à travers des programmes de logements initiés par l'Etat (social, LSP…), en contrepartie de sommes faramineuses qui arrivent à 10 fois le prix initial du produit.» Un déficit budgétaire de 4693 mds de dinars A priori, l'évasion fiscale qui se fait galopante reste l'une des préoccupations des sénateurs qui ont demandé de mettre en place une batterie de mesures pour combattre ce phénomène, qui fait en sorte que le trésor de l'Etat observe ces dernières années des dizaines de milliards de dinars de pertes sèches. Enfin, il y a lieu de rappeler que la LFC 2011 table sur un déficit budgétaire de 4693 milliards de dinars algériens contre 3355 prévus par la loi de finances 2011. Ce déficit représente 33,9% du PIB du fait d'une augmentation des dépenses de fonctionnement et d'équipement de l'ordre de 25%. Le ministre des finances, Karim Djoudi a indiqué auparavant que le déficit budgétaire ne serait pas couvert par le recours au Fonds de régulation des recettes (FRR). Il estime que le déficit budgétaire réel devrait tourner autour de 10 à 11%. Cette hausse des dépenses publiques est notamment due à l'application de nouveaux statuts particuliers dans la Fonction publique, à l'ouverture de nouveaux postes budgétaires ainsi qu'à l'élargissement du soutien des prix à de nouveaux produits (huiles alimentaires et sucre) et à la hausse de la compensation des prix de produits déjà soutenus (blés et poudre de lait).