La situation politique dans notre pays était au menu du conseil national (CN) du Front des forces socialistes (FFS), réuni en session ordinaire vendredi et samedi. Les membres du CN ont fait une rétrospective des événements ayant marqué l'année 2010, mais aussi une lecture sur l'intensité et la multiplicité des conflits sociaux et des émeutes à travers le pays. La réunion du CN du FFS est revenue sur les derniers événements ayant touché plusieurs secteurs et franges de la société, à savoir les étudiants, les chômeurs, les femmes, les médecins résidents, les enseignants contractuels que le plus vieux parti d'opposition qualifie de «victimes de toute forme de violence». Le FFS est revenu sur le phénomène de la harga, la tragédie des suicides par immolation et a estimé que «l'extrême est atteint, et les mots ne suffisent pas pour décrire ces drames». Le FFS s'est penché aussi sur l'impact des révolutions arabes sur le pays et juge qu'il est prématuré de le mesurer. Sur le plan médiatique, le FFS a tiré à boulets rouges sur la télévision algérienne qui ne montre, selon le parti, que des images des pays en crise, des pays en guerre mais ne montre jamais des peuples en marche vers la liberté. S'adressant à la société civile, il félicite la force du mouvement social et souhaite que s'établissent les jonctions et rassemblements entre les différents acteurs sociaux pour donner toute son efficacité à leur action. Dans sa déclaration finale, le FFS a estimé que «la vitalité et l'ampleur du mouvement social révèlent avant tout de la volonté des millions de jeunes à prendre leur destin en main». Les réformes politiques du Président désavouées Le CN du FFS a procédé à l'évaluation de la première phase du processus politique engagé par le chef de l'Etat et estime que «la tentative de recréer un débat politique pêche par la volonté de lui imposer des limites et de le cadrer. On continue à céder à la facilité d'inviter des représentations politiques et sociales préfabriquées. Rappelons-nous la place et le rôle de certains acteurs politiques et sociaux en 1992 ! Rappelons-nous du CNSA et du rôle qu'on a fait jouer à la «société civile !», lit-on dans le compte rendu parvenu à notre rédaction. Le FFS juge que «la première phase de ce processus a surtout servi d'écran de fumée et a servi également à jauger la détermination et les demandes de l'opposition, la vraie ; comme elle a servi à poser la stratégie des décideurs». Les membres du CN soulignent que «les discussions seront difficiles et incertaines, comme sont imprévisibles les théâtres où se dérouleront les marchandages futurs». En conclusion, le FFS affiche un scepticisme quant à l'aboutissement de ces réformes. A ce titre, le compte-rendu du CN fait savoir que «les décideurs n'aiment pas leur position en première ligne devant un mouvement social qui assiège El Mouradia. Les décideurs ne souhaitent pas se retrouver seuls devant le tsunami social menaçant malgré les mesures financières prises». Et d'ajouter : «Le pouvoir a besoin d'une nouvelle légitimité et d'un consensus politique et social rénové. Le pouvoir a besoin de nouvelles bases pour la stabilité du système politique qu'il a mis en place au lendemain de l'indépendance.» Enfin, le parti d'Aït Ahmed appelle «les forces politiques et sociales à plus de mobilisation et à un effort éthique tout en réaffirmant sa disponibilité à un dialogue politique pluriel, ouvert et créatif». Une éthique que le parti définit par «l'autonomie et la responsabilité que ce soit au niveau individuel ou collectif».