Son nom est Abdelaziz Bouteflika, l'actuel président, «qui est en train de gagner des points». Le Front des forces socialistes (FFS) réunira aujourd'hui son conseil national en session ordinaire. L'ordre du jour de la rencontre a trait à l'analyse de la situation politique, mais il n'est un secret pour personne qu'au vu de la conjoncture actuelle, l'élection présidentielle constituera le point nodal de cette rencontre «ordinaire», comme se plaît à le préciser son premier secrétaire national, M.Djoudi Mammeri. Contacté par nos soins, ce dernier souligne que le CN du FFS a pour objectif de rassembler les démocrates pour le report de l'élection présidentielle, partant du fait que toutes les conditions nécessaires ne sont pas réunies pour organiser des élections transparentes. Le FFS, qui a appelé par la voix de son président Aït Ahmed à reculer la date de cette échéance de huit mois, «est conscient que cette période reste insuffisante pour bannir les problèmes de la scène politique nationale», tout au moins «une réponse positive de la part des décideurs constituera un gage de bonne volonté et de sincérité de leur part», insiste le premier secrétaire du FFS. Le FFS s'en tiendra-t-il à ce gage? En d'autres termes si le scrutin est reporté pour le mois de décembre, verrons-nous ce parti présenter un candidat? «Dans ce cas-là, M.Aït Ahmed va rentrer au pays pour entamer des négociations avec les décideurs, l'on pourra éventuellement, dès lors, envisager notre entrée en lice dans cette course électorale». Une chose est sûre néanmoins, même si officiellement le FFS n'a pas encore statué sur cette question, il ne le fera pas aujour-d'hui à l'occasion de son CN. Toutes les donnes confirment qu'il ne prendra pas part au scrutin si la date initiale (avril) est maintenue. «Selon les échos que nous avons eus, les jeux sont déjà faits. Le FFS refuse de participer à cette mascarade électorale», déclare M.Mammeri. Tout compte fait, le parti tranchera dans quelques semaines, probablement avant la fin du mois de janvier, selon des informations. Quant au congrès du parti, prévu pour le mois de mai, il aura lieu en fin de compte durant la prochaine rentrée sociale. Ce report obéit au souci du FFS de ne pas «noyer ce rendez- vous important dans le climat électoral». Evoquant l'intervention de l'ANP et l'engagement pris par cette institution de rester neutre à l'occasion de la présidentielle, le premier secrétaire national du FFS ne se contente pas de «douter fort» de cette déclaration, mais il estime que ce corps a déjà opté pour un candidat. Son nom est Abdelaziz Bouteflika, l'actuel président, «qui est en train, de gagner des points, contrairement à l'éventuel désaccord qu'on voudrait faire miroiter entre lui et l'armée». Le FFS dit ne ménager aucun effort pour trouver un dénouement à cette crise politique. Dans ce cadre, il compte lancer, à travers le conseil national, une offre de dialogue aux décideurs. «Un dialogue, dit-il, qui réunira toutes les forces politiques du pays.» Aucun contact n'a été enregistré pour le moment avec les parties concernées par cette initiative. Si l'on tient compte des déclarations de M.Djoudi Mammeri, il s'avère que cette formation, qui a sombré dans une léthargie depuis quelques années, inscrit comme objectif principal de redéfinir sa stratégie de redéploiement sur le terrain abandonné aux événements qui secouent la Kabylie. Cette option sera l'autre point saillant de cette rencontre. Tout comme le dialogue qui s'annonce imminent entre les archs et le gouvernement. Sur ce point bien précis, le plus vieux parti de l'opposition campe sur ses positions. «Ce dialogue aura bel et bien lieu mais il sera sanctionné par un accord entre les clans du pouvoir.» Enfin, M.Djoudi Mammeri a tenu à démentir les informations faisant état du retrait des élus locaux du parti. «Nous ne sommes pas des aventuriers ou des joueurs de poker.»