La crise qui prévaut depuis la mi-février en Libye a figuré à l'ordre du jour d'une réunion, hier, à New York, du Conseil de sécurité de l'ONU lors de laquelle l'envoyé spécial du secrétaire général onusien dans ce pays, a informé les pays membres du Conseil des efforts qu'il a menés récemment avec les parties en conflit. Selon le représentant permanent de l'Allemagne auprès de l'ONU Peter Wittig, qui préside le Conseil de sécurité pendant le mois en cours, l'émissaire de Ban Ki-moon M. Abdallah Al-Khatib, a eu à expliquer, au cours de cette réunion, les efforts qu'il a déployés pour convaincre le gouvernement et les insurgés libyens d'aller vers "un cessez-le-feu sérieux". Samedi dernier, Abdel Ilah al-Khatib s'est entretenu avec le Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi. La visite de Al-Khatib en Libye avait été décidée à l'issue d'un entretien deux jours plus tôt de Mahmoudi avec Ban Ki-moon qui ont discuté notamment de "l'urgente nécessité de trouver un moyen de mettre fin aux combats et d'améliorer la dramatique situation humanitaire". Lors de sa rencontre avec Al-Khatib, le responsable libyen a "dénoncé les violations flagrantes des résolutions 1970 et 1973 commises par l'Otan et ses raids meurtriers contre les civils et les quartiers d'habitations". Le Premier ministre libyen a souligné que "ces raids qui ont causé des victimes humaines doivent être considérés comme des crimes contre l'humanité et un acte de génocide". Le gouvernement libyen assure qu'au moins 800 personnes ont été tuées et 4.700 autres blessées dans les raids menés par l'Otan depuis trois mois. Pour sa part, l'évêque catholique de Tripoli, Giovanni Martinelli, a appelé lundi à "l'arrêt des bombardements en Libye avant le Ramadan, mois de jeûne pour les musulmans".